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Les reliques de sainte Geneviève à Paris

Ste Geneviève

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Le 3 janvier est la fête de sainte Geneviève de Paris […]Si on réside à  Paris, on peut faire un « vrai » pèlerinage à son tombeau, c’est-à-dire à pied. Il faut se rendre à l’église Saint-Etienne du Mont1 : le tombeau de sainte Geneviève se trouve au fond à droite. Le monument a été reconstitué après les destructions de la Révolution française. Si on approche de la vitre, on aperçoit une pierre oblongue abîmée : c’est le soubassement de son sarcophage primitif, retrouvé dans la crypte de l’église de l’abbaye Sainte-Geneviève2, qui a été détruite sous Napoléon Ier, en 1807 (actuellement, c’est la rue Clovis).

Ses reliques sont très rares, car son corps a été brûlé par les Révolutionnaires en 17933. Il y en a une toute petite qui se trouve en permanence derrière son tombeau, mais elle est peu accessible. La grande, qui se trouve dans une châsse portable, à côté du maître-autel, provient du trésor de Notre-Dame de Paris et est « prêtée » tous les ans à Saint-Etienne du Mont. C’est la relique qui se trouvait à Sainte-Geneviève-des-Bois4 (Essonne) et qui a été déposée à Notre-Dame après la Révolution, après avoir été « reconnue » par un évêque, qui était en fonction avant la Révolution.  Pendant la « neuvaine » de sainte Geneviève, il y a chaque jour deux messes, une à 15h et une autre à 18h45, souvent présidées par des évêques : à la fin de chaque messe, on peut s’approcher pour vénérer la grande relique et la baiser.

Le Panthéon, qui occupe le centre de la place est en fait l’ancienne Basilique Sainte-Geneviève, construite sous Louis XV et Louis XVI, aux frais des fidèles, et  qui devait remplacer la vieille église abbatiale. Elle a été volée à l’Eglise par les Révolutionnaires et transformée en « Panthéon », c’est-à-dire en temple païen, « républicain », où l’on a pris soin d’inhumer -entre autres-  tous les grands ennemis de l’Eglise. Mais les Républicains, qui sont aveuglés par leur idéologie et qui ont une grande ignorance du fait religieux en général et du christianisme en particulier, n’ont pas vu une réalité spirituelle : lorsque le corps d’un homme, qui s’est révolté contre Dieu, est déposé délibérément dans un lieu sacré, consacré à Dieu -ce qui est le cas d’une église- c’est un sacrilège objectif […]

                                                                                                              Père Noël TANAZACQ

1- Cette église, qui date de la Renaissance, n’était qu’une église paroissiale, destinée aux habitants du quartier et desservie par les moines de l’abbaye Sainte-Geneviève. Après la suppression de l’Abbaye2, en 1790  et la destruction de l’église abbatiale, elle est devenue l’héritière du culte de sainte Geneviève.

2-  L’abbaye, comme tous les bâtiments monastiques, épiscopaux et paroissiaux, a été « confisquée », c’est à dire volée à l’Eglise par la République (les Républicains français avaient une curieuse conception de la liberté, réservée à ceux qui pensaient comme eux : cela recommencera, deux républiques plus tard, en 1905…). Après la destruction de l’église abbatiale, on a reconstruit une aile, qui donne sur la rue Clovis et l’ensemble deviendra le Lysée Henri IV, sous la Restauration (de la place du Panthéon, on aperçoit l’ancien réfectoire des moines, qui est un beau bâtiment gothique du 13ème s.). La splendide bibliothèque des moines, réputée et ouverte au public, a été transférée dans la nouvelle Bibliothèque Sainte-Geneviève, construite en 1851. Les moines génovéfains étaient réputés ouverts aux « idées nouvelles » (qui provoqueront la Révolution) et lisaient l’Encyclopédie : cela ne leur a pas porté chance, puisque le 13 février 1790,  l’assemblée constituante  supprimait les ordres religieux : lorsqu’on met les mains dans le feu, on risque d’être brulé…

3-  En remerciement d’avoir sauvé 4 fois Paris (en 451 d’Attila, en 822 de la crue gigantesque de la Seine, en 886 des Normands et en 1130 du Mal des ardents)… L’ingratitude humaine  vis  à vis de Dieu et de ses saints est abyssale !

4-  Où sainte Geneviève avait fait jaillir miraculeusement une source pour la guérison des malades. Dans le cadre de notre ancienne paroisse, qui était dans l’Essonne, nous avions organisé un pèlerinage annuel à cette source, et élaboré des vêpres spécifiques, avec un ondoiement des fidèles avec cette eau sainte. Mais, hélas, les lieux ont été profanés et sont en piteux état, ce qui correspond peut-être à la situation spirituelle de notre pays…

(janvier 2012 ; corr. en 2015, 2018 et 2019)

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