Primat de la vie liturgique –
« Les membres du clergé ne devraient pas se faire plaisir en utilisant les réseaux sociaux au détriment de leurs activités liturgiques et paroissiales. Un clerc ne devrait pas se transformer en conseiller en développement personnel ou en psychologue », a déclaré le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies lors de la réunion annuelle du diocèse de Moscou, qui s’est tenue par visio-conférence le 24 décembre 2020.
Former les prêtres
Comme l’a fait remarquer le primat de l’Église orthodoxe de Russie, tous les prêtres ne peuvent pas être des prédicateurs sur les réseaux sociaux : l’utilisation de ces moyens de communication pour mener à bien leur mission présuppose « une bonne éducation et un niveau culturel généralement élevé ». De plus, un prêtre qui se consacre à la prédication sur Internet devrait avoir une longue expérience du travail pastoral et ne pas oublier que son but est « d’amener les personnes au Christ, et en aucun cas de se mettre au centre de leur vie ».
Le débordement
« Cette immersion dans les réseaux sociaux ne doit pas porter préjudice aux activités liturgiques et autres activités paroissiales. Si le nombre des abonnés dépasse le nombre de paroissiens réels, un prêtre blogueur peut avoir le sentiment que la paroisse réelle est secondaire. Et donc : « Là où est votre trésor, là sera aussi votre cœur », a déclaré le patriarche Cyrille.
Si la communauté virtuelle devient plus importante que la communauté réelle, le prêtre consacrera plus de force et d’attention au service de cette communauté virtuelle, a mis en garde le primat de l’Église orthodoxe de Russie.
Blogueur ou pasteur ?
« Et il devient en effet un blogueur parlant de vie spirituelle, et cesse d’être un pasteur et un confesseur. Et il y a peut-être plus dangereux : la chose la plus importante : la célébration du service divin et du sacrement de l’Eucharistie prendra une place secondaire. Pour surmonter cette illusion, un religieux a besoin d’une évaluation sobre de ses activités, il doit peut-être demander conseil à un confrère prêtre plus expérimenté et mieux informé ou à un archi-pasteur. Car, après tout, la conséquence d’être emporté par une telle illusion peut être une décision de cesser d’effectuer des services réguliers », a déclaré le patriarche Cyrille.
De tels exemples, a admis le Primat, « bien qu’ils ne soient pas nombreux, ce qui est heureux, existent cependant ».
Spécificité du ministère presbytéral
« Un pasteur ne devrait pas se transformer en une sorte de conseiller en développement personnel ou de psychologue, qui sont populaires de nos jours. Il y a des cas où certains clercs ont même renoncé à leur ordination afin de s’engager dans de telles activités. Il y en a peu, mais ils existent. Certains ont fait des faux pas et d’autres ont cédé à cette tentation », a souligné le patriarche.
Évoquant la nécessité pour le prêtre de préserver sa « dignité pastorale », le patriarche a noté qu’un serviteur de l’autel « ne doit pas amuser le public avec son comportement, et ne doit pas non plus insulter ou menacer les gens ». Un prêtre ne doit jamais oublier que le but de son travail sur les réseaux sociaux n’est « pas de divertir les gens, ni de les attirer à lui, mais de transmettre la parole de Dieu ».
Mener une solide vie intérieure
« Un prêtre doit comprendre que lorsqu’il communique avec les gens sur Internet, comme dans la vie ordinaire, il est important non seulement d’éviter l’arrogance, les abus et l’impolitesse, mais aussi d’être sobre dans sa volonté de se rapprocher de son auditoire », a ajouté le patriarche Cyrille.
En gagnant de nombreux abonnés, a noté le patriarche, les prêtres perdent parfois la capacité d’accepter toute critique, y compris de la part de leurs confrères, ou commencent à « réagir aux objections par des arguments sans fin ».
« Le remède à cette maladie est la prière », a conclu le patriarche Cyrille.