La prière de demande –
Prier est devenu synonyme de demander. Cette attitude entraîne quelquefois insatisfaction, doute, voire ressentiment à l’égard du Seigneur. Nous ne nous rendons pas compte que nous lui demandons souvent ce qu’Il nous a déjà accordé : « que rendrai-je au Seigneur pour tout ce qu’Il a fait pour moi », reconnaît le prophète (Ps 115, 3). Le Sauveur nous enseigne à demander (Notre-Père, Jn 16, etc.) ; mais Il dit : « croyez que vous l’avez déjà reçu et vous serez exaucés » (Mc 11,24). Nous pouvons donc anticiper par la foi. Lui-même donne l’exemple en rendant grâce avant de demander (Jn 11, 41).
Priorité de la louange
Toutes les prières et tous les offices commencent par une glorification. Celle-ci est la prière des anges et de toutes les créatures, et elle est agréable à Dieu (Ps 49). Nous glorifions Dieu pour ce que nous savons et pour ce que nous ignorons de ses bienfaits. Nous le louons dans l’épreuve comme dans le bonheur. Un jour, nous devenons capables de le louer pour lui-même. Nous utilisons des prières fixes (les cathismes 19 et 20 ou la Doxologie) ou plus souples (prière du cœur avec « Gloire à toi, Seigneur Jésus, gloire à toi ! » ou « réjouis-toi, Vierge Mère de Dieu, réjouis-toi ! »).
Le repentir
Il procède de la louange : notre cœur se brise de peine quand nous pensons que nous avons pu nous éloigner d’un Dieu si digne de louange ou nous séparer de lui par des erreurs dans la foi ou dans le comportement. Ainsi parlait saint Sophrone le Nouveau : « comment ai-je pu m’écarter d’un tel Dieu ?! » La louange, quand elle procède d’une véritable haine pour le péché et pour les contradictions de notre vie, sert à s’en affranchir.
La foi
La louange exprime un acte de foi total, et le renoncement à ce que l’on préférait jusque là à Dieu. Elle nous engage à préférer de tout notre cœur le Seigneur Jésus qui nous conduit au Père, et à ne nous laisser séparer de lui par rien. Née d’un repentir authentique, la louange contient un amour exclusif pour la volonté d Dieu ; elle est une consécration à lui de nous-mêmes et des situations, douloureuses ou plaisantes dans lesquelles nous nous trouvons.
L’ascèse de la joie
Il est très difficile à l’homme de demeurer dans la louange. C’est peut-être ici l’ascèse la plus élevée : garder la joie, celle de la Nativité, celle de Pâques, celle de la Pentecôte. L’ascèse de la joie fait rayonner les saints que nous vénérons dans les icônes. Celui qui, par le saint Esprit, demeure dans la joie du Seigneur connaît la douceur du monde qui vient.