Les signes de l’Esprit –
Nous sommes toujours attentifs aux manifestations du saint Esprit dans l’Église ou, pour dire autrement, à la façon dont le Corps du Christ est une théophanie de l’Esprit. Les évènements de la vie ecclésiale sont proposés à cette optique. Nous voulons toujours faire ou avoir fait la volonté de Dieu. Nous cherchons à percevoir comment le Seigneur a manifesté sa présence palpable parmi nous. Les travaux – puisqu’il s’agit d’un stage de formation permanente – de l’Université 2019 continuaient comme un deuxième volet le thème abordé l’an passé : l’homme et son corps/ « corps de mort et corps de gloire »
Les peuples et leur histoire
La réunion de l’Université d’été depuis plusieurs années maintenant montre chaque fois des changements, des enrichissements bienheureux, qui signalent l’inspiration et l’aide divines. On a d’abord remarqué, cette année (26-31 août) les réponses beaucoup plus nombreuses à la convocation : plus de 180 participants roumains et français se sont rencontrés dans l’espace loué par la Métropole à l’association du Centre Sainte-Croix en Dordogne. Cette union des peuples dans l’unité de la foi et la juste alternance des langues ne sont-elles pas déjà des signes de l’Esprit de Pentecôte ? Il n’est pas si facile, appartenant à des cultures très différentes, d’œuvrer ensemble.
La soirée du 29 a été consacrée à cette réflexion (avec le brillant Mihai) : « Comment aborder le problème de la différence ethnique – préjugés, méfiance, clichés, ethnocentrisme : comment guérir. » On apprend à apprendre les uns des autres, à s’intéresser à l’histoire de l’autre peuple : S.E. le métropolite Joseph a longuement expliqué des épisodes importants de l’histoire roumaine; d’autres personnes sont intervenues pour commenter l’histoire de France, notamment pour mettre en valeur l’histoire de la sainteté locale. Monseigneur Joseph a insisté pour que les prêtres roumains découvrent cette histoire de France et de ses saints.
Les clercs et leurs épouses
De façon nouvelle cette année, tous les clercs majeurs et leurs épouses étaient convoqués pendant trois demi-journées (26 et 27) autour de nos évêques, le métropolite Joseph et l’évêque Marc. Des questions très importantes relatives à la vie de famille, à la pratique des sacrements, notamment à la question de l’économie sacramentelle et aux couples interconfessionnels, ont pu être traitées en prenant le temps nécessaire. La paternité de notre métropolite s’est manifestée par un enseignement très riche, empreint de simplicité et de bienveillance, exigeant toutefois et stimulant la responsabilité pastorale de chacun. Il était clair qu’en soutenant les familles des prêtres et des diacres, on encourage la vie familiale chez tous.
La place des jeunes
Une autre belle inspiration a permis d’accueillir plus de 70 jeunes et enfants avec un programme spécial : des jeux, bien sûr, mais également la participation à la vie communautaire (la vaisselle !) et des moments catéchétiques adaptés aux divers âges. Plusieurs volontaires ont entouré les adolescents et les enfants et discuté avec eux. La mémorisation de textes bibliques a permis notamment de mettre en place un très beau spectacle à partir de l’histoire du prophète Jonas (P. Octavian Dabija, Odile Delangle, Hélène Séjournet). Les moments musicaux à la guitare (P. Ràzvan Ionescu) n’ont pas manqué non plus ! Une séance très attendue, non seulement par les enfants, mais par les plus grands, était celle des contes présentés par Nell et Jacques Müh où quelques larmes d’émotion ont – comme d’habitude – coulé !
Mémorisation de la Parole
L’organisation de chaque journée a également bénéficié, grâce toujours au saint Esprit, d’un meilleur équilibre. On a retrouvé le bon rythme liturgique des années précédentes (divine liturgie chaque matin ; vêpres chaque soir) ainsi que, après un solide petit déjeuner, la nourrissante mémorisation (Hélène Séjournet) de l’évangile selon saint Marc : « ce qui souille l’homme » (7, 14-23). Année après année, Monseigneur Joseph soutient l’idée que la Parole de Dieu peut être mémorisée et assimilée afin d’être restituée par la vie. Notre évêque a suggéré que les prêtres apprennent par cœur l’évangile qu’ils doivent commenter dans l’homélie ! L’apprentissage de la Parole initie également à une meilleure conscience de la célébration liturgique.
Les conférences
Après ce début de journée déjà tonique, venaient les conférences prévues, à raison d’une seule par jour, autre amélioration permettant l’assimilation et laissant la place aux questions et au dialogue. Après un bel hommage (prêtre Gérard Reynaud) rendu à Père Jean Boboc qui s’est endormi cette année et à tout son beau témoignage dans le domaine de l’anthropologie et de la bioéthique, nous avons bénéficié d’importantes interventions : « la dimension cosmique et sacramentelle du corps » (prêtre Philippe Dautais) ; « plaisir, ascèse, performance : radiographies spirituelles de la plasticité de l’être et du renouvellement de la vie » (diacre Adrian Sorin Mihalache) ; « l’éducation affective des enfants et des adolescents : comment parler du corps et de la transmission de la vie » (Inès de Franclieu) ; « comment aborder le corps dans le sacrement de la confession » (métropolite Joseph et évêque Marc) ; « le corps, la maladie et le vieillissement : perspective pastorale et communautaire » (prêtre Marc-Antoine Costa de Beauregard).
L’Esprit saint et la fraternité
En tout ce beau programme suscité par l’Esprit, la place peut-être la plus importante est celle qu’ont eue, cette année encore, les rencontres, les échanges fraternels et l’exemple de vie donné par les uns et les autres. On peut contempler une réunion de l’Église, non seulement liturgique mais également communautaire, comme une manifestation de l’Esprit, un véritable Buisson ardent. Plusieurs d’entre nous disent avoir été enseignés par le comportement, l’exemple, la manière d’être de nos pères et de nos frères en Dieu. Le comportement, langage du corps, en dit souvent plus long que les paroles. Le Christ, cela a été rappelé, incorporation de la Parole, s’est exprimé, non seulement avec des mots, mais avec des gestes et des attitudes éloquents. L’éloquence du corps, dans la fraternité, l’amitié, « l’affection et non l’affectivité », est probablement ce qui nous a le plus frappé dans cette session nouvelle consacrée à l’Homme et son corps. Et, pour parler encore du corps, comment ne pas apprécier la supérieure organisation des repas pour tant de personnes, la saveur du contenu et l’efficacité chaleureuse du service!