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Métanies : quoi ? pourquoi ? comment ?

evangile des 10 lepreux

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Sens du mot –

On appelle métanie dans la tradition des saints Pères une prosternation. Elle est petite, avec simple inclination du buste ; moyenne, avec inclination jusqu’à terre que l’on touche de la main ; elle est grande, quand on se jette front contre terre devant le Seigneur, devant sa Mère très pure, devant un autre saint, ou devant un frère, le dimanche du Pardon, par exemple. Les mains repliées, on s’appuie alors  sur les phalanges et on se relève. Le mot métanie vient du grec métanoïa (prononcé métania) qui veut dire conversion. Ce geste coïncide avec une modification de l’esprit ou de la conscience. Il fait descendre l’esprit dans le cœur.

Le corps verbe

Caractéristique de la métanie est la participation du corps à la prière, ce qui est typiquement chrétien. Dieu  le Verbe s’est fait chair et corps ; nous lui répondons par notre propre corps qui parle. Oui : le corps parle ! Le corps prie ! Le corps est langage. « Allons, mon âme, entraîne ton corps à glorifier le créateur ! », chante le grand poème ou canon de saint André de Crète (lundi de la première semaine de Carême à complies). Quand nous prions corporellement, la pensée de notre esprit plonge dans notre cœur, ce corps intérieur au corps. Notre âme s’unit profondément au corps. Quelquefois viennent des larmes qui scellent cette unité. La métanie est toujours accompagnée d’une pensée ou d’une parole : le corps est associé au verbe.

Il y a Quelqu’un

La prosternation, petite, moyenne ou grande, rend hommage à la présence d’une personne. On ne se prosterne pas devant rien ! Il y a quelqu’un. Nos prières ne sont pas des paroles en l’air ! Non : nous parlons à quelqu’un et nous nous inclinons ou nous prosternons devant cette personne. Nous nous rendons présents à sa présence. Par les métanies, nous nous jetons aux pieds du Seigneur, comme le fit ce lépreux qui avait été purifié : « Il se jeta aux pieds de Jésus, le visage contre terre, et le remercia » (Luc 17, 16). Les métanies soulignent le mystère de la personne. Elles ont leur origine dans l’Écriture comme tout ce que nous enseigne la Tradition. Elles servent toute l’année, surtout en Carême, et jamais pendant les fêtes (dimanche, Semaine radieuse, octave de Noël, etc.).

Louange et supplication

Ce récit montre que la prosternation peut exprimer la gratitude. Elle est un hommage à la présence du Seigneur. Dans un autre passage biblique, elle exprime la supplication. Un lépreux, « à la vue de Jésus, tomba la face contre terre et lui fit cette prière : Seigneur, si Tu le veux, Tu peux me guérir ! » (Luc 5, 12). Si métanie vient du mot conversion, c’est bien parce que ce geste de tout notre être est le plus souvent celui de l’imploration, notamment pendant le grand Carême. De tout notre être, corps et âme, nous supplions le Seigneur de nous accorder la grâce du repentir et le pardon de nos fautes. Louange ou demande, dans ce moment, nous sommes très attentifs, très concentrés sur les mots de la prière, très sincères. Notre personne est le sujet d’un tout ; notre conscience est incorporée ; le centre est notre cœur.

Mort et résurrection

Si la prosternation exprime la reconnaissance et l’adoration, elle dit également le regret des fautes, la désolation devant notre vie perdue à des riens ; le regret douloureux du mal commis de façon irrémédiable, et la pensée de la mort et du jugement du Juge juste et miséricordieux. Tomber aux pieds du Seigneur exprime symboliquement une mort, la chute depuis notre verticalité habituelle. Nous tombons morts et le Seigneur nous relève : nos yeux croisent alors son regard miséricordieux. Il y a un symbolisme inconscient de mort et de résurrection qui fait de la métanie le langage spécifique du temps pascal.

(a.p. Marc-Antoine – 09/02/2025)
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