La culture biblique de l’Église –
Baptisés que nous sommes, notre culture est la tradition biblique et ecclésiale. Le choix d’être chrétien est un choix culturel. Nos références, nos valeurs, nos idées sur Dieu, sur le monde, sur l’humanité et sur nous-mêmes en tant que personnes, sont véhiculées par la Parole. En celle-ci, transcrite dans les pages des livres historiques et prophétiques, dans le saint Évangile, vécue par les apôtres et les saints qui ont « la pensée du Christ » (1 Co 2, 16), nous cultivons toute notre vision de la vie, de l’amour et de la mort. Ce patrimoine culturel biblique et baptismal a nourri des civilisations entières, comme nous le savons par l’histoire des pays dans lesquels nous vivons.
Les compromis culturels
Nous vivons tous les jours dans une civilisation dont la culture est technologique, commerciale et médiatique, et nous sommes appelés par le Christ à faire preuve de discernement. Le témoignage chrétien s’égare souvent dans des formes de compromis, ou de compromission, ou de syncrétisme. Nos enfants, pour lesquels nous avons fait le choix éducatif et culturel du saint Baptême, répercutent continuellement cette rencontre des cultures. Et nous-mêmes, en y regardant bien, nous ménageons souvent « la chèvre et le choux », nous participons quelquefois du bout des doigts à la vie de l’Église, nous ouvrons quelquefois l’Évangile, et nous construisons, reconnaissons-le, des arrangements avec le « monde » : « ne vous modelez pas sur ce monde présent », dit saint Paul.
Se nourrir de la Pensée de Dieu
Le jeûne culturel permet de revaloriser ce qui est notre culture fondamentale. Changeons d’alimentation sur le plan culturel comme nous le faisons sur le plan corporel ! Laissons un peu les nourritures de la culture extérieure et retrouvons les aliments culturels de base qui feront la santé de notre âme : psaumes, lecture quotidienne du saint Évangile, mémorisation de certains passages, immersion dans la vie liturgique si belle et si riche de ce temps de Carême, approfondissement de notre culture biblique et théologique par la catéchèse et le témoignage des saints. Le jeûne culturel est également une libération des formes de dépendance – d’addiction, comme on dit – à l’égard des valeurs et des idées véhiculées par les médias. Celles-ci nous harcèlent: « qu’ils sont nombreux, ceux qui se lèvent contre moi ! » (Ps 3, 1).
Le discernement des pensées
Prenons la peine d’examiner nos pensées. Le jeûne culturel repose en grande partie sur le discernement des pensées qui nous viennent. « Vos pensées ne sont pas mes pensées », dit le Seigneur (Is 5, 8). Ce n’est pas toujours, mais c’est souvent vrai ! Nous connaissons la pensée de Dieu puisqu’Elle s’est incarnée : c’est le Christ. Et Dieu connaît nos pensées (cf Luc 9, 47). Notons les pensées que nous avons eues dans la journée : ce ne sont pas seulement des réflexions ; ce sont également des suggestions, comme des flèches qui arrivent à notre esprit, des inspirations, des « esprits », des idées minuscules mais puissantes qui nous influencent. Posons-nous la question : d’où me vient cette pensée ? Nous discernerons de quelle culture elle relève. Le jeûne culturel devrait nous permettre, dans les divers contextes, de « penser chrétien », de penser et d’interpréter bibliquement notre vie et la vie de la planète.