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Persistance de la torture dans le monde

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« En 2016, un pays sur deux pratique la torture. Et les régimes autoritaires ne sont pas les seuls en cause. Certains États démocratiques aussi. Tous les jours, des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants parfois, sont livrés à l’omnipotence de bourreaux. Tous les jours, les tortionnaires et ceux qui les dirigent s’efforcent de réduire au silence  opposants, syndicalistes, journalistes, avocats ou défenseurs des droits de l’homme » (Lettre N°25, mai, juin, juillet 2016, Éditorial)

Le rapport de l’ACAT

L’Association des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture a publié un rapport intitulé Un Monde tortionnaire. « Il montre que dans certains pays la hantise d’actes terroristes fait vaciller le principe universel d’humanité que l’on espérait le plus solidement ancré : l’interdiction de la torture ».

Condamnation de la torture

« […] Il y a quarante ans (le 23 mars 1976 entre en vigueur le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, premier texte à interdire la torture et contraignant pour les États), la communauté internationale condamnait la torture de manière absolue et de dotait des premiers instruments visant à la combattre. Des mécanismes aux niveaux national, régional et international ont été créés. Des progrès indéniables ont été accomplis. La condamnation toute récente de l’Algérie et de la Tunisie pour la torture de deux victimes suivies par l’ACAT en est l’illustration.

La pratique quotidienne

« Comment concevoir que la torture puisse être à la fois condamnée quasi universellement, sur le plan juridique comme éthique, et néanmoins quotidiennement pratiquée à une si vaste échelle ?

Les explications sont multiples.

« Parce que les guerres la favorisent. Dans tous les conflits armés, la torture est banale ; légitimée par l’intérêt supérieur de la nation ou de tel ou tel groupe, entretenue par une spirale de violence, bien souvent encouragée ou même ordonnée par les supérieurs.

Parce que la torture est souvent efficace pour réprimer, humilier, terroriser toute forme d’opposition.

Parce que l’impunité qui perdure fait que, hélas !, il est moins risqué de torturer que de cambrioler une banque !

Parce qu’il est plus facile de résoudre une affaire criminelle en obtenant de faux aveux sous la torture, plutôt qu’en menant une véritable enquête qui veut s’avérer longue, compliquée… »

Témoignage d’un ancien tortionnaire

« Quand le suspect se réfugie derrière des phrases comme le fameux ‘Je ne sais pas’ ou ‘Je ne le connais pas’, on commence par lui mettre la pression par des coups […] Vous pensez qu’on dort tranquillement […] en entendant ces cris d’une personne torturée ? [Mes supérieurs] veulent des résultats car les citoyens ne supportent plus l’insécurité. Nous obéissons aux ordres, rien de plus »

(Témoignage recueilli au Mexique le 7 mai 2016)

 

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