« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Pourquoi jeûner ?

Saint Silouane

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L’état inconditionné –

Le jeûne chrétien, surtout en Carême, restaure la vie paradisiaque, état inconditionné de l’humanité avant la chute. Le Christ, en jeûnant 40 jours au désert (Mat 4, 2 ; Luc 4, 2), s’est montré libre des conditionnements. Dans la vie naturelle, à laquelle nous avons accès dans l’union au Christ par la foi et le baptême, la personne règne sur la nature et ses lois : faim, soif, sexualité. C’est un état de disponibilité, ou de virginité, à l’image de la condition divine : Dieu est amour sans désir, « impassible », c’est-à-dire sans passion. Qui jeûne, ou qui s’abstient, connaît cette souveraineté et ressemble à Dieu ; à plus forte raison se trouve-t-il libre des passions égoïstes du monde déchu : convoitise, gourmandise, avarice, vanité, colère… Mais le jeûne n’est pas seulement corporel : l’état inconditionné transcende également le mécanisme des pensées, des suggestions et des images. Le jeûne des « pensées » est aussi important que le jeûne alimentaire.

Le deuil

Par le jeûne, le disciple du Christ manifeste qu’il ne craint pas la mort : il transcende la loi animale de conservation. Le jeûne est, en ce sens, lié à la foi en la Résurrection du Christ, victoire sur le pouvoir de la mort. S’il s’accompagne du deuil, c’est que la souffrance et la mort n’exercent leur pouvoir qu’à la faveur du péché et des passions égoïstes. Le deuil, et le repentir, liés au jeûne et à l’abstinence, nous acquièrent la haine du péché et de ce qui en découle. Les anciens se couvraient de sacs et de cendre (2 Sa 3, 35 ; Ps 34, 13) assumant la responsabilité devant la situation douloureuse du peuple de Dieu. Mais, cette responsabilité entend l’appel divin : « revenez à moi dans le jeûne » (Joël 2, 12). Le Fils prodigue éclaire le jeûne : dégoût des nourritures de ce monde, nostalgie de l’amour paternel, faim et soif font revenir le fils vers le Père céleste, qui lui prépare une grande fête – en l’occurrence les retrouvailles pascales. Si Moïse resta 40 jours sans manger ni boire (Ex 34, 28), si la Loi enseigne de ne rien manger avant l’offrande présentée à Dieu (Lv 23, 14), c’est bien que le deuil se tournera en joie de la Révélation.

Le salut de la création

Par le péché d’un seul la mort entre dans le monde (Rom. 5, 12) ; et, par un seul, le salut vient dans le monde (5, 18-21) : c’est en premier le Seigneur Jésus Christ ; c’est ensuite sa Mère très pure ; c’est enfin tout croyant qui, par le jeûne et la prière, entre dans le repentir. Une personne s’élève vers Dieu ? – elle élève tous les humains, œuvrant de l’intérieur au salut de toutes les créatures. Il y a également un pouvoir de la prière liée au jeûne (Matt 17, 21 ; Marc 9, 29 ; Luc 2, 37) : elle purifie la personne et la création entière des puissances qui l’asservissent. Les saints, libres des besoins et des envies, voient toutes les créatures, non plus comme des proies à consommer, mais, en toute gratuité, dans la transparence de la présence de Dieu.