La prière pour le défunt –
Le pardon est l’expérience centrale de l’existence biblique et chrétienne. La prière dite pour les défunts demande à Dieu de leur pardonner : « Dieu des esprits et de toute chair… pardonne-leur tout péché… il n’est personne qui vive et ne pèche pas… » L’office des funérailles et celui de la Pannychide sont des offices d’intercession, notamment dans les litanies : « pour que leurs soient remises toutes leurs fautes volontaires et involontaires… » Une prière d’absolution est dite avant la fermeture du cercueil. D’autres prières demandant à Dieu le pardon sont prononcées à diverses occasions. L’Église intercède continuellement pour ses membres défunts, et anticipe le Jugement ultime, quand les anges, les justes et les saints plaideront pour les pécheurs.
Demander pardon au défunt
De façon plus personnelle, nous éprouvons le besoin de demander pardon à nos proches maintenant endormis. Le départ de ceux-ci fait souvent surgir dans notre cœur une quantité de scrupules, de sentiments d’inaccompli, de culpabilité, ou la conscience d’une dette d’amour non acquittée. Certains sont véritablement tourmentés par la douloureuse envie de recevoir du défunt le pardon qu’il ne peut pas si facilement accorder dans son état de repos éternel ! Nous pouvons rechercher ce pardon de trois façons.
Trois prières
Il n’est pas absurde de nous adresser directement au défunt, en lui disant : « Pardonne-moi, bienheureuse N…, pardonne-moi ! » Un sentiment immédiat de paix naîtra dans notre cœur, ou bien nous prierons de cette façon longtemps et régulièrement jusqu’à ressentir cette paix. La deuxième façon consiste à demander au Christ ce pardon : « Pardonne-moi pour ta servante N…, Seigneur Jésus, pardonne-moi ! » ; ou bien : « Seigneur Jésus Christ notre Dieu, rends-moi digne de l’indulgence et du pardon de ta servante N… ». La troisième façon consiste à célébrer fréquemment l’office de la grande ou petite Pannychide, jusqu’à se sentir soulagé. Bien entendu, c’est au dernier Jour, celui du Jugement ultime, que nous aurons enfin la certitude du pardon du défunt ; mais le ressenti de paix est un bienheureux avant-goût de ce moment, et nous autorise à nous approcher de la sainte Communion..
En vouloir au défunt
Un autre cas se présente : celui de notre propre ressentiment à l’égard d’un défunt. Cette situation ne peut pas durer : notre âme s’y blesse, et nous pouvons imaginer que le défunt lui-même souffre de ce manque de pardon. Les défunts mendient souvent le pardon et l’indulgence des vivants. Ils se présentent même en songe pour nous supplier. Que faire ? La première action, si nous désirons sincèrement passer du ressentiment au pardon et délier le défunt de notre rancœur, consiste à nous présenter à la confession. Dans le cadre de ce sacrement, reconnaissons notre péché ; avouons notre ressentiment et demandons à en être délié : demandons pardon de ne pas pardonner.
La grâce de pardonner
Mais dans notre prière intérieure, demandons également la grâce de pardonner. Sachons qu’en pardonnant, nous délions une personne et nous délions nous-mêmes. Notre cœur nous dira quand nous aurons pardonné : nous penserons à la personne en question sans trouble et avec amour. Nous aurons le sentiment intérieur du miracle. Vouloir pardonner est déjà un grand pas ; mais pouvoir pardonner nous vient par la grâce de Dieu.
Faire des offrandes
Ajoutons que ces diverses façons de prier, pour gagner le pardon d’un défunt ou pour recevoir la grâce de lui pardonner, s’accompagnent d’offrandes. Par celles-ci, nous témoignons de la sincérité de notre cœur : des fleurs, des cierges, de l’argent, un pain, du vin, ou l’aumône faite à un pauvre, prouvent que nous sommes vrais. Une prière s’accompagne toujours d’un sacrifice par lequel nous remercions à l’avance le Seigneur de nous avoir exaucés. La sainte Écriture nous en donne l’exemple.