La fin du Carême –
Le saint et grand Carême est clos depuis le samedi de Lazare. La célébration de l’entrée solennelle du Roi des rois dans la Ville sainte ouvre une octave pascale. D’un dimanche à l’autre, le Sauveur accomplit sa « pâque », son passage par la mort et son entrée définitive dans la vie. Ainsi, le temps du deuil s’accomplit. Le samedi de Lazare, l’Esprit nous a montré que notre péché conduit à la mort et à la putréfaction. Et nous savons également qu’il y a, au plus profond de notre âme morte, la capacité de répondre quand le Créateur nous dit, comme à Lazare : Viens ! Sors !
Une semaine de gloire
Il s’ouvre devant nous une grande semaine de louange. Jour après jour, et en temps réel, nous nous réunirons pour magnifier la longanimité du Seigneur. Les prières du Triode nous prêteront leurs mots : « gloire à toi, Sauveur de nos âmes ! » (apostiches des matines du Lundi saint) ; « ô Jésus, de quel amour Tu as aimé les hommes ! » (Lundi, complies, ode 1, 2) ; « préparons-nous à entrer dans la salle du festin, car à tous le divin Époux nous offre la couronne d’immortalité » (Mardi, matines, cathisme I) ; « gloire à ta longanimité, ô Christ ! » Vendredi, matines, après l’évangile).
L’immense amour du Créateur
Nous sommes rassemblés tous les jours de cette semaine pour glorifier l’immense et incompréhensible amour dont le Seigneur aime les hommes et toutes ses créatures. La Pâque du Dieu vivant n’est pas autre que la manifestation de son amour ineffable. Le Verbe n’a pas dans le monde d’autre mission que de révéler l’amour du Père. Et la Croix est la grande théophanie de cet amour indicible, sublime et absolue préférence d’autrui à soi-même : tel est l’amour qui irradie depuis le sein paternel, nous est montré dans le Fils incarné et communiqué par l’Esprit de ce même Père.
Qu’est-ce que le péché ?
En cette grande et sainte Semaine est révélée également la véritable nature du péché. Avant d’être la transgression d’une loi, il est ce qui nous empêche de goûter au banquet de l’amour divin. La distraction des vierges folles, l’esprit du monde et le matérialisme de Judas, forment un écran entre la lumière de l’amour divin et nous. Le Carême est passé, mais il est encore temps de nous repentir en entendant chanter combien Dieu nous aime. Cette annonce perce notre cœur et nous crions : « ô mon Sauveur ! Je contemple la chambre nuptiale, et je n’ai pas l’habit de noce pour y entrer et jouir de ta clarté ! Illumine le vêtement de mon âme et sauve-moi, Seigneur ! » (exapostilaire).
Le repentir
La manifestation de l’amour de Dieu pour son peuple et pour tous les hommes est un message poignant. La révélation de ce qui dans le cœur humain empêche celui-ci d’y goûter nous saisit Pourtant, si nous pouvions croire à cet amour ; si nous pouvions nous laisser aimer par le Sauveur crucifié pour chacun de nous, nous entrerions dans son Royaume libre de tout pouvoir : « pauvre âme, pourquoi cette indolence et l’obsession des vains soucis ? » En glorifiant le grand amour crucifié et vainqueur, nous pouvons dépasser tous les obstacles qui se sont constitués en nous. « Brûlons d’amour pour la rencontre de l’Époux ! » (Mardi, cathisme 1) L’invitation nuptiale est au cœur de cette belle et sainte Semaine !
(a.p. M.-A.) – 25/04/21