« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

La célébration vespérale

Les myrrophores

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Sanctification du temps –

La répartition des offices de l’Église, dans la journée, dans la semaine et dans l’année correspond à la sanctification du temps – ce qui est vrai, d’ailleurs, pour le calendrier liturgique entier. Cette transfiguration de la créature du temps, comme, du reste, de la créature de l’espace, relève d’une part de l’action créatrice de la Divinité « dans le Principe » et, d’autre part, de l’Incarnation ou « devenir chair » et « devenir homme » de cette même Divinité.

De plus, l’organisation liturgique du temps assume l’horaire et en général toute la chronologie des évènements qui marquent la présence visible du Verbe incarné pendant les trois années de son ministère prophétique au milieu de son peuple et de l’humanité entière. L’horaire et le calendrier de l’Église, loin d’être arbitraire, est plutôt comme une sorte d’icone chronologique du Christ vrai Dieu et vrai Homme et de sa vie pleine du saint Esprit. Le calendrier est une « mémoire » continuelle, c’est-a-dire, non un simple rappel du passé, mais une actualisation réelle et sacramentelle des actions divines et un témoignage de la présence réelle quoique invisible du Seigneur Jésus par le saint Esprit « au milieu de nous ».

L’aube du 1er/8ème jour

En ce qui concerne la célébration de la divine liturgie, son horaire vénérable et saint découle de l’heure miraculeuse de la résurrection du Sauveur et du témoignage prophétique qu’ont apporté à cet évènement les saintes femmes myrophores et, par elles, les saints apôtres. On voit ici la structure pascale du cycle – des cycles – liturgique. La Résurrection – la Pâque du Messie et du Verbe – est au centre de toute la Création, de toute l’Histoire universelle, au milieu du temps et de l’espace. L’arbre de la Croix est l’icône de ce mystère ; il est planté au milieu du monde et du temps : la Croix est le cadran solaire par excellence. Les chrétiens célèbrent chaque semaine la Pâque du Roi du monde le dimanche – jour Un et jour Huit – quand la lumière du soleil de justice commence à poindre.

Si l’on doit célébrer la divine liturgie en semaine, elle ne pourra jamais avoir d’autre contenu que ce même mystère pascal encore et encore actualisé. Ceci est vrai, même si le motif de la célébration est une fête ou la mémoire d’un saint. Les prières fondamentales de la divine liturgie sont celles de la Pâque. Pour cette raison, les chrétiens célèbrent, en semaine également, très tôt le matin. Dans les églises urbaines, on voit les fidèles y participer en allant au travail. À la campagne, la célébration initie une journée de travaux des champs, du moins en dehors de l’hiver. La célébration matinale de la divine liturgie est la norme sacramentelle. Elle peut être précédée, la veille ou le matin du jour même, par un autre office : vêpres, matines, office de prime ; mais l’ensemble reste le sacrifice non sanglant offert au Père par le Fils dans le saint Esprit, au matin de la Création et à l’aube du temps nouveau inauguré par la Résurrection.

Vigiles

Il existe toutefois au cours de l’année une forme de célébration très particulière, issue elle aussi du rite pascal. Il s’agit de la célébration liturgique du samedi saint, après la journée silencieuse du Sabbat, le repos du Seigneur au tombeau et sa visite au royaume des morts : elle a lieu à la tombée de la nuit. On sait que, suivant la tradition biblique, la journée commence la veille au soir, à l’heure appelée celle de vêpres. La célébration du grand Samedi commence ainsi au coucher du soleil, par les prières et les lectures vespérales ; et elle se continue par la divine liturgie elle-même – selon saint Basile le Grand -, à partir de l’épître. C’est donc bien ici une liturgie vespérale. Mais cela n’introduit pas de contradiction, car la célébration suivante – selon saint Jean Chrysostome – aura lieu au tout petit matin, avant même qu’on y voie, si possible.

Cette forme de célébration vespérale se retrouve à d’autres moments de l’année, à Noël la veille du jour commençant. Mais, le Jeudi saint, comme pour l’Annonciation, elle a lieu sous forme vespérale, mais a la fin du jour, pourquoi ? Parce qu’on est en Carême : le jeûne de toute la journée peut ainsi précéder, comme pour la liturgie des Présanctifiés, la communion eucharistique du soir.

En dehors de ces cas tout de même très particuliers, on célèbre la divine liturgie le matin.

L’économie

On appelle « économie » la transgression d’une règle, d’un canon, d’une tradition ou de la Tradition, quand est en jeu l’intérêt ponctuel d’une personne ou d’une communauté. La pratique de l’économie est circonstanciée, contextuelle. Elle n’inaugure pas une nouvelle tradition. On n’innove pas. D’autre part, l’économie, dans le domaine liturgique ou dans le domaine sacramentel ou canonique, relève strictement du ministère de l’Évêque. C’est à celui-ci que le prêtre d’une paroisse ou d’un monastère demande la bénédiction afin, par exemple, de pratiquer un aménagement horaire pour le bien de la communauté. Si cette pratique tendait à devenir habituelle, il faudrait avoir soin de solliciter fréquemment le renouvellement de la bénédiction épiscopale, sous peine d’innover et d’errer.

Bien entendu, la célébration vespérale permet à des fidèles de rejoindre l’église après le travail. Toutefois, elle pose la question du jeûne eucharistique : puisque la divine liturgie est indissociable de la communion eucharistique, qui aura la force de jeûner depuis le matin, sauf celui qui ne travaille pas ? À la rigueur, les fidèles et leur prêtre pourraient manger très légèrement – sans huile, ni vin, ni rien d’animal – le plus tôt possible pour bénéficier d’un jeûne de dix heures ou, au moins, de huit. Pour cette raison, la liturgie vespérale est relativement cohérente quand elle a lieu à la fin d’un jour de jeûne, le mercredi ou le vendredi. Et, en tout cas, le contenu de la célébration devrait être celui du jour commençant, non de celui qui se termine, afin d’être dans l’esprit de la vigile liturgique ; et, si possible, on fera précéder la divine liturgie de l’office de vêpres. Et, dès qu’on le pourra, on suivra la tradition de célébrer le matin, de façon à jouir de l’esprit « pascal » de la divine liturgie. C’est cette dynamique résurrectionnelle du culte qu’il faut savoir garder et transmettre.