« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Lazare et le mauvais riche : interprétation mystique

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Niveaux de lecture –

Nous savons que les textes bibliques, s’ils sont à prendre au premier degré, pour commencer, sont susceptibles de plusieurs niveaux de lectures : niveau historique (sauf dans le cas d’une parabole), niveau théologique (la révélation enseignée directement ou indirectement), niveau symbolique ou allégorique (une barque peut être une figure de l’Église), et niveau mystique (se rapportant à l’expérience intérieure). En fait, toute parole de Dieu conduit, à un moment ou à un autre, à la connaissance expérimentale que le croyant peut avoir de Dieu.

Interprétation des paraboles

Le recueil du Paraclitique, ou Octoèque, offre beaucoup d’exemples d’application des paraboles évangéliques à la vie personnelle de chacun. C’est le cas de la parabole de Lazare et du mauvais riche. Le canon de matines du lundi en ton 6 donne, à la 8ème ode, ce tropaire : « J’ai imité le riche sans pitié et j’ai méprisé ma pauvre âme qui, couverte d’ulcères par le péché, mendiait devant la porte du repentir : ô Christ ne m’envoie pas au feu éternel ! »

L’esprit et l’âme

L’évangile que nous lisons le 22ème dimanche après la Pentecôte peut ainsi s’interpréter de notre impénitence. Celle-ci, d’après le tropaire, est un endurcissement de l’esprit à l’égard de l’âme et du besoin de celle-ci. À l’homme muni d’un tel esprit, on voudrait dire : Aie pitié de toi-même ! Pense à ton Salut ! Écoute les gémissements de ton âme ! Bien souvent, nous voudrions nous repentir, nous aimerions tant connaître ces larmes dont parlent les saints. Notre âme malade du péché et des mauvaises passions mendie ainsi la grâce du repentir, mais sans beaucoup de résultat. Chaque matin nous retrouve à la même place, et la grâce si indispensable au Salut ne nous est pas donnée. Pourquoi ?

L’indifférence au Salut

L’esprit, dans un homme pécheur, est indifférent au Salut. Il vaque à ses affaires, comme ce mauvais riche qui sort chaque matin acheter son journal et le croissant de son petit déjeuner. Il est insensible au sort du mendiant qui est à sa porte. Il ne lui dit pas : Bonjour, Monsieur, comment allez-vous ? alors qu’il le voit tous les jours. Mais il ne le regarde pas. Il n’a pas vu quelqu’un de vivant à sa porte. De même l’esprit de l’homme asservi au péché, surtout à l’orgueil, ne remarque pas la souffrance de son âme. En fait il ne s’occupe pas d’elle. Se souvient-il seulement qu’il a une âme, sensible, souffrante, assoiffée de pardon et de Salut ?

L’orgueil

Dans l’état de servitude que constitue l’orgueil, l’homme méprise à la fois son âme aimante, son cœur capable de connaissance, et son corps. L’esprit orgueilleux est un esclave qui se suffit à lui-même, une caricature de la Divinité. Ici, c’est le chien, un animal, qui rappelle l’importance de la vie corporelle, promise elle aussi à la vie éternelle. Par son mépris de l’âme, du coeur et du corps, l’esprit condamne l’homme tout entier à l’enfer d’une privation éternelle, d’une inextinguible soif d’amour. En cette vie, l’orgueilleux ne se rend pas compte qu’il est déshydraté ; il ne sent pas la soif : il faut l’enfer pour qu’il la sente.

Le Salut par l’enfer ?

Ainsi, quel que soit le sincère désir de repentir, si notre esprit est enchaîné à l’orgueil, nous ne pouvons pas recevoir la grâce attendue. Nous sommes à nous-mêmes l’obstacle principal : nous pensons vouloir nous convertir, et pourtant, notre propre esprit refuse de s’incliner devant ce qui est en nous-même pauvre, affamé et assoiffé. Il ne descend pas dans le cœur. L’orgueilleux dit Non. Il est l’ennemi de lui-même ; il se condamne lui-même ; il est son propre bourreau ; il entretient une mortelle division entre lui-même et lui-même : l’esprit, le corps et l’âme, et le cœur, sont écartelés, séparés. « Ne m’envoie pas en enfer », dit le tropaire. Mais, seul, peut-être, l’enfer, s’il n’est pas à durée illimitée, peut être pour le méchant la voie du Salut : s’il est vrai que là, enfin, l’orgueilleux esprit va s’humilier et se joindre à l’âme, au coeur et au corps pour une supplication désespérée. Cela pose une vraie question…