Une théophanie
En ce deuxième dimanche de Carême, et nous lisons l’évangile de la guérison du Paralytique, mais il s’agit surtout du pardon accordé à ce paralytique : « tes péchés te sont remis », lui dit le Seigneur Dieu. La guérison corporelle n’est donnée que comme signe de la guérison spirituelle et comme manifestation du pouvoir divin dont jouit le Fils de Dieu. Cette histoire vraie – car il ne s’agit pas d’une parabole – est une « théophanie », une manifestation de la Divinité dans le monde, dans son monde.
La grâce
La grâce qui s’est manifestée en Jésus Christ, et qu’Il appelle Lui-même « pouvoir », c’est-à-dire capacité et puissance, est la grâce ou énergie incréée, dont parle saint Grégoire Palamas, dont nous faisons mémoire en ce jour : celle-ci a sa source en Dieu Père, seule et unique Source de tout bien, de toute grâce et de tout don. La grâce se manifeste de façon extérieure et même spectaculaire, par la guérison corporelle inouïe qui a lieu ; et elle se manifeste de façon intérieure par la guérison de l’âme, le péché étant interprété comme maladie, et le Seigneur se montrant le Médecin des âmes et des corps, comme nous l’appelons du reste dans plusieurs de nos prières. Ce qui est important, c’est de glorifier le mystère du pardon, non comme une remise des dettes à simple caractère juridique ou comptable, mais comme un véritable miracle ! Souvent, nous nous présentons au sacrement de la confession, sacrement du pardon divin, pour accomplir une forme d’obligation religieuse liée à ce temps liturgique. Nous n’avons pas toujours conscience que nous venons vers le Christ invisiblement présent par la grâce du saint Esprit pour jouir d’un miracle, accompli en notre faveur personnelle, et ce miracle n’est autre que le déliement.
Le miracle
Pensons désormais à cela : quand l’évêque ou le prêtre dit pour nous la prière d’absolution, il s’accomplit un grand miracle. Et soyons dans la joie, exprimons notre gratitude à l’égard de Dieu par une offrande, par le bien que nous ferons à quelqu’un, car la grâce incréée du pardon est arrivée dans notre cœur, pour nous sanctifier, surtout si nous avons l’autre grâce : celle du repentir. Pensons également, c’est le sens de la prière que nous nous adressons mutuellement – « pardonne-moi et prie pour moi ! » -, que nous aussi, étant baptisés, en tant qu’assemblée ecclésiale présidée par l’Évêque, nous sommes porteurs de l’énergie incréée du pardon. L’Église est le lieu par excellence où se manifeste la grâce divine. Que Dieu soit béni en tout et pour tout ! (444).