« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Le carême de l’Esprit

St Jean Cassien

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Deux carêmes –

Considérons que, de part et d’autre de Pâques sont deux quarantaines – deux cinquantaines même si on ajoute les jours de pré carême qui précèdent le Triode (le temps des Gésimes occidentales) et la dizaine qui suit l’Ascension. Ce sont deux versants de la Résurrection. Ou bien ce sont deux étapes tendant vers la glorieuse descente de l’Esprit, si l’on admet que celle-ci est le but suprême et l’enjeu de la Résurrection du Fils. Pentecôte voulant dire cinquantaine, on peut voir deux « pentecôtes », celle du Verbe et celle de l’Esprit.

Saint Jean Cassien

La 21ème conférence du grand saint orthodoxe du Sud de la France s’intitule « du repos de la Pentecôte ». Il y est fait mention du fait que, après la Résurrection du Messie, les pratiques ascétiques sont réduites. Il est vrai que, après le dimanche de Thomas, on ne renoue avec l’abstinence que progressivement, puisque l’on prend du poisson mercredi et vendredi, par exemple. On reste debout pour la prière, comme à Pâques : « nous ne courbons pas non plus les genoux pour la prière, en ces jours, parce que cette posture est un signe de pénitence » (21, 20), rapporte saint Cassien, qui cite Jésus (Matthieu 9, 15) : « les amis de l’époux peuvent-ils être dans le deuil, tant que l’époux est avec eux ? Mais  il viendra des jours où l’époux leur sera ôté, et alors ils jeûneront ». On ne parle pas de la confession des péchés, sauf faute grave, ni en général de repentir. Et l’on se salue constamment du « Christ est ressuscité ! » en échangeant le baiser pascal.

La vigilance

Saint Cassien recommande de rester sur ses gardes afin de ne pas retomber, sous prétexte de joie, dans ce qui nous asservissait avant d’entrer dans le Carême pascal. Bien souvent en effet, la Pâque étant passée, nous retournons à notre confort, à notre gourmandise, voire à notre gloutonnerie de naguère ! Que « les adoucissements consentis durant cette période profitent au bien du corps et de l’âme plutôt que de leur nuire », rapporte le Père de l’Église. Il s’agit « de ne point perdre, dans le repos et la sécurité de la Pentecôte » ce qui a été acquis « par le continuel labeur du carême ». Ainsi, gardons une certaine sobriété : « si les solennités qui viennent interrompre le cours ordinaire du temps ne changent rien à la continuité de notre abstinence, nous jouirons de fêtes spirituelles sans trêve, et, cessant de cette sorte toute œuvre servile, nous irons de nouvelle lune en nouvelle lune, et de sabbat en sabbat » (21, 23).

Deux périls

« Durant les quarante jours qui suivirent la Résurrection, le Seigneur mangeait avec ses disciples, et la joie de sa présence quotidienne ne leur permettait pas de jeûner » (21, 20). Le temps de Pentecôte est le carême de la joie parce qu’il est le carême de l’Esprit. Deux dangers menacent les chrétiens, dont celui que signale saint Cassien : régresser spirituellement au point où nous en étions avant le Carême de Pâques. Un autre péril est le fléchissement de la joie et de la ferveur ; l’affaiblissement de la soif de l’Esprit ! Nous pourrions oublier que la couronne de feu n’est pas encore descendue sur nous…

L’ascèse de la joie

Considérons l’ordre des offices liturgiques : nous voyons que le tropaire de la Résurrection est chanté constamment. L’ascèse de la joie consiste à maintenir comme une pression charismatique par la prière (« gloire à ta sainte résurrection, Seigneur, gloire à toi »), par le chant du tropaire, en nous saluant toujours par le « Christ est ressuscité », en continuant à nous pardonner mutuellement et « à dire frères même à ceux qui nous haïssent », à fleurir les tombes et les maisons, à tenir nos cierges allumés, à préparer des œufs de couleur jusqu’à l’Ascension, à cultiver un sourire intérieur et une dilatation de l’âme par la joie du Christ, et à féliciter sans cesse la Création ! Considérons comme un péché grave le relâchement de l’allégresse – le péché de tristesse ou de tiédeur… Prions ainsi les saints : « Réjouis-toi, Vierge Mère de Dieu, réjouis-toi ! » ; « réjouis-toi, saint Père et pontife Nicolas, réjouis-toi ! » ; « réjouissez-vous, tous les saints, réjouissez-vous ! » – car le Christ est ressuscité et Il est invisiblement présent au milieu de nous. La joie pascale introduit l’homme dans le mystère de l’Esprit.