« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

L’union à Dieu par la prière

Saint Augustin d'Hippone

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La prière continuelle –

Concrètement, c’est pour nous la voie de la métamorphose (terme grec pour transfiguration) par contact avec Dieu. De la prière continuelle, cette vie avec le Christ-Dieu par amour pour lui et pour ce qui lui plait, résulte un contact permanent avec lui. C’est la vie commune de deux personnes qui s’aiment. Elle produit une métamorphose subtile et une union indissoluble. Dieu n’est pas loin, bien que transcendant et absolu : Il s’est fait proche, immanent à nous tous par l’Incarnation, et à chaque personne par le saint Baptême. L’image divine resplendit en Jésus et Jésus la renouvelle en nous : c’est notre point de départ.

Dieu est tout proche

Nous partons de l’Emmanuel : « Car Dieu est avec nous » (Isaïe 8,10). Le point de départ de la voie chrétienne, ce n’est pas Dieu lointain : c’est Dieu proche. Le mystère du Christ est le mystère de Dieu proche de moi. C’est même beaucoup plus que cela : Dieu est uni à moi. Cet état d’union, je le découvre par la prière continuelle, je ne le crée pas. Je rejoins cette union. Elle est en même temps mon point de départ. C’est un donné. C’est là que le Maître m’a fixé rendez-vous et de là nous partirons ensemble vers le Père. « Allez annoncer à mes frères, dit le Seigneur, qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » (Matthieu 28,10). La Galilée est le lieu de la proximité de Dieu. C’est de là qu’il appelle ses amis et c’est là qu’Il leur fixe rendez-vous…

Un point de contact avec Dieu

Je pars d’un donné que je ne connais pas, tant que je vis en dehors de l’Église ; ou bien même, tout en vivant à l’intérieur de l’Église, si je ne cherche pas tellement à approfondir, je ne sais pas cela, je crois que Dieu est loin. Pourtant je ne dois pas passer ma vie à supposer Dieu en dehors de moi. Le contact subtil et permanent de l’intellect (le « noûs » grec à traduire par intuition) avec Dieu fait découvrir qu’Il est là, tout proche. Le Royaume des cieux que nous cherchons à conquérir n’est pas extérieur à nous. « Le Royaume de Dieu est à l’intérieur de vous » (Luc 17,21). Il est intérieur à nous, comme une graine semée par le Semeur. Notre effort – effort ascétique de prière continuelle, de purification, de confession des péchés, de libération à l’égard des passions, d’accomplissement des commandements – est un effort pour entrer en possession de l’héritage qui nous revient. Il s’agit, paradoxalement, de conquérir quelque chose qui nous est donné. « Le Royaume de Dieu appartient aux violents » (Matthieu 25,31). Nous approchons, nous, d’un Dieu qui est déjà proche : « Venez à moi », dit Dieu (cf. Isaïe 45,20 ; 49,9 ; 55,1). Dieu est intérieur à l’homme par son image. « Au milieu se tient Celui que vous ne connaissez pas » (Jean 1,26). C’est parce que je suis, moi, extérieur à moi, que je ne le trouve pas. Mais le jour où je serai aussi intérieur à moi-même que Dieu l’est, je trouverai Dieu.

S’approcher de soi

Je ne suis pas en moi. L’homme n’est pas en lui-même ; il est étranger, périphérique à lui-même. Dès que je commence à prier, je découvre cela : je suis en réalité à la périphérie de moi-même ; je ne suis pas en mon centre. C’est pour cela que je ne connais rien. Je ne connais ni Dieu, ni le monde, ni moi-même. Et c’est pourquoi je souffre. C’est pourquoi je ne peux communiquer ni avec Dieu, ni avec autrui, ni avec moi-même. C’est parce que je ne suis pas en moi. L’effort pour adhérer à Dieu par une prière continuelle tend également à me rapprocher de moi-même, à être aussi proche de moi-même que l’est Dieu. Dieu est plus proche de moi que je ne le suis moi-même. C’est pourquoi il a de la compassion pour moi, alors que je suis indifférent à mon salut. Si j’étais proche de moi et en moi, je pleurerais sur mes péchés, en connaissant la compassion que Dieu a pour moi, mon prochain. Combien le Seigneur aime mon prochain ! Il me faut donc arriver à m’approcher de moi, de mon propre centre créé, là où réside l’image de Dieu et la grâce baptismale du saint Esprit. Augustin d’Hippone a parlé de cela en disant : Dieu est plus intérieur à moi que moi-même. « C’est le Christ qui vit en moi » disait déjà l’Apôtre (Galates 2,20).

(extrait de Prie comme tu respires, aux éditions Apostolia)