” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

« Nèpsis » ou la vigilance

Père Nikon Vorobiev

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L’attaque des pensées –

Des pensées incongrues nous persécutent, pensées de blasphème, pensées de jugement ou de condamnation d’autrui, pensées de luxure, de gourmandise, d’envie et d’ambition… Comment réagir en tant que chrétien ?

Le baptême

Il est vrai qu’au saint baptême nous avons, nous ou nos parrains, renoncé solennellement à Satan et à toutes ses illusions, et nous nous sommes joints au Christ. Tout ce qui advient dans notre vie de baptisé pour contredire cet engagement solennel et attrister la grâce baptismale, la grâce de l’onction chrismale, est résolument odieux, c’est-à-dire digne d’horreur et de haine. Nous ne devons pas, si nous avons conscience de notre baptême et de notre état de membre du Christ, faire la moindre concession à des pensées qui tendent à nous séparer du Christ, et par lesquelles Satan dispute notre âme à Dieu.

Nature des pensées

Suivant la Tradition, il en est de deux sortes. Les unes viennent de nous. Elles sont de nature psychologique. Notre cœur ou notre esprit les produit à partir de l’expérience malheureuse que nous avons du péché. C’est le « vieil homme » qui surgit à nouveau. Notre mémoire garde le souvenir des péchés que nous avons commis, des pensées que nous avons déjà acceptées et dans lesquelles nous nous sommes complus. L’imagination est particulièrement féconde pour nous représenter nos péchés anciens. Cela tient en grande partie au fait, soit que nous n’avons pas confessé certains péchés, soit que nous les avons confessés, mais sans éprouver de repentir véritable.

Une deuxième sorte de pensées vient, non pas de nous, mais du Malin. Elles sont spirituelles. Celui-ci n’a rien de mieux à faire que de produire continuellement des suggestions négatives et d’exciter la convoitise toujours latente en nous. Ces pensées peuvent être appelées extérieures, puisqu’effectivement nous pouvons les voir venir vers nous comme le veilleur d’une tour voit avancer les ennemis qui veulent s’en emparer.

La méthode

Dans un cas comme dans l’autre, la vigilance, la veille, ce que les Grecs appellent nèpsis, est de rigueur. Veillons et prions pour ne pas être vaincus. Nous veillons, mais sans oisiveté. Le veilleur est celui qui, activement, lit à haute voix des psaumes, lit la vie des saints et les homélies des saints Pères, ou qui s’adonne à la prière du Nom de Jésus : celle-ci est proprement la veille de l’esprit uni au cœur. Une autre aide considérable peut être trouvée dans l’activité corporelle – ménage, jardinage, service d’autrui, surtout des plus pauvres ou des malades les plus repoussants.

L’amour

Toutefois, le fait que nous soyons fragiles devant les pensées perverses issues de notre propre cœur ou venues du Malin et de l’extérieur est surtout le symptôme que nous n’aimons pas. Nous n’aimons ni Dieu ni le prochain. Si nous aimions, nous serions invulnérables comme le dit le psaume 90 : « rien ne pourrait nous atteindre ». « Mon cœur veille », dit encore le Cantique des cantiques. Celui dont le cœur s’est épris d’une personne veille sans difficulté pour attendre le moment bienheureux des retrouvailles. Si nous aimons le Christ, aucune pensée pécheresse ne peut même nous intéresser. Quel intérêt ? Ou bien, si nous les acceptions, nous serions des adultères spirituels, une pensée nous détournant de l’amour exclusif, du grand amour de notre vie, le Christ. Si nous aimons le prochain, rien ne nous intéressera que lui, son bonheur, sa santé, son bien-être et, surtout, son Salut.

Demandez l’amour !

Avouons que nous n’aimons pas et que c’est pour cette raison que nous sommes si faibles devant le péché. Que faire ? Demandons l’amour, car nous n’en sommes pas la source et nous ne pouvons rien faire pour aimer davantage, sauf, bien sûr, à nous exercer à faire la volonté de celui que nous voudrions aimer et qui nous aime déjà. Demandons l’amour à celui qui en est la source, le Père céleste, ou bien, comme source seconde, le Fils, ou bien, autre source seconde, à l’Esprit. Mais demandons ! Prenons comme modèle la troisième prière des vêpres : « …accorde-nous, Seigneur, tout ce que nous demandons pour notre Salut ; donne-nous de t’aimer et de te craindre de tout notre cœur, et de faire en tout ta volonté ».