« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Pourquoi bénir ?

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Il est naturel de bénir –

Bénir – « eulogein », « a binecuvînta », « benedicere »… – c’est d’abord dire du bien. Toute prière commence ainsi. On dit du bien de Dieu, on lui dit du bien, en rappelant tous ses bienfaits dans la Création, et en disant tout le bien qu’on peut dire de lui : sa bonté, sa sagesse, sa miséricorde – tout ce que l’homme pense pouvoir affirmer au sujet de la Divinité ou en lui rendant hommage. Le croyant a une immense joie à bénir le Seigneur ; il exulte en bénissant ; son allégresse rejoint celle des anges qui ne cessent de louer, de chanter, de célébrer et de bénir le Trois-fois-Saint : Saint Dieu ! Saint Fort ! Saint Immortel ! Ce qui fait le plus de bien aux créatures angéliques et humaines, c’est précisément de dire du bien, de célébrer, d’énumérer tous les bienfaits du Créateur et toutes les beautés de la Création, sa logique profonde, son merveilleuse richesse, la variété de ses formes. L’homme bénit parce qu’il a dans son cœur la capacité divine d’émerveillement. Comme le montre la Parole de Dieu, il est foncièrement humain de bénir et de célébrer ; l’homme bénit à l’image de Dieu, le Béni qui bénit !

Toutes les œuvres du Seigneur…

Les créatures, à leur façon, bénissent. Elles disent du bien de Dieu par leur existence même. La mer, le ciel, les étoiles, le soleil, les oiseaux, les plantes, les montagnes et les collines, comme dit le psaume, bénissent le Créateur par la sagesse même dont elles débordent et qui est la sagesse de Dieu. Nous ne savons pas quelle est l’intention des oiseaux quand ils chantent ou des fleurs quand elles parfument et font rayonner leurs couleurs et leurs formes ; mais nous savons que ces manifestations des créatures sont un langage, un chant, une louange par leur seule existence, qui bénit leur auteur. En ce sens, la Création, comme l’ont bien vu les prophètes et les saints Pères, a une dimension liturgique. Elle est une célébration par elle-même ; elle est l’icône de la sagesse et de l’intelligence et de la créativité divines. Elle bénit par elle-même. Elle rend hommage au Créateur et rayonne sa grâce et sa beauté. Les êtres ne sont pas des choses ou des objets : ils sont des créatures.

La parole créatrice

Dans le fait de bénir, de dire du bien, au lieu de maudire, il n’y a pas seulement l’affirmation positive par laquelle celui qui bénit manifeste sa propre bonté. Dieu Lui-même bénit parce qu’Il est bon et qu’Il voit tout ce qui est bon dans ses créatures, comme en témoignent les premières pages de la Genèse. Dire du bien, oui, bien sûr, mais la parole qui bénit est également une parole qui fait être. Le mot a une puissance. Par sa bénédiction le Seigneur crée le ciel et la terre et tout ce qui existe et Il fortifie son peuple dans sa vocation. Dans la bénédiction, il y a une grâce, une énergie. Quand on bénit Dieu, on reconnaît la grâce qui vient de lui, on lui rend grâce : c’est une action de grâce. La bénédiction des personnes humaines leur fait du bien parce qu’elle irradie vers elles la grâce divine et incréée. De plus, comme l’on dit certains Pères, on active les semences de bien, chez l’être humain et dans les créatures. Bénir les éléments, c’est activer, multiplier les énergies et les raisons divines qui se trouvent dans la terre, l’huile, le vin ou l’eau. La bénédiction multiplie, comme on le voit dans l’Évangile.

La grâce d’agir

Nous demandons souvent la bénédiction à nos évêques ou nos prêtres. Nous ne demandons pas une permission. Nous sollicitons la grâce de faire ce que nous avons à faire et qui est agréable à Dieu. La bénédiction est ici la facilité d’accomplir le bien. Quand Dieu bénit, Il rend le fardeau, fût-il lourd, suave et léger. Même devant la mort, le chrétien bénit : « Béni soit (ou, mieux : béni est !) le chemin que tu parcours aujourd’hui, car le lieu du repos est préparé pour toi ! », dit le prokimenon de l’office des défunts. Seul l’insensé dit : « il n’y a pas de Dieu », rappelle le psautier (13, 1 ; 52, 2 ; 91, 7). Le croyant bénit en toute circonstance, car, par le saint Esprit, il reconnaît en tout la sagesse et la bonté de Dieu. Maudire est une tentation. Le diable maudit, il calomnie, il dit du mal de Dieu à Adam. Le juste, comme Job, résiste à la tentation de maudire Dieu ; en toute occasion, il  confesse que Dieu est bon.

Consécration

Enfin, bénir c’est consacrer, dire que cette personne, cette créature appartient à Dieu. C’est ainsi reconnaître la royauté de Dieu sur tout, reconnaître ce qui est. Souvent, nous demandons au Seigneur des biens spirituels ou matériels. Nous ferions aussi bien de le bénir, au lieu de lui demander ce qu’Il nous a accordé avant même que nous le lui demandions. Nous pourrions le remercier pour tous ses bienfaits : pourquoi l’en supplier ? Bénir, c’est reconnaître que tout est à Dieu, notre propre vie, notre entourage, la Création tout entière. Et, si nous bénissons, nous ne pouvons plus abîmer ou mépriser ce qui est béni ; nous ne pouvons plus pécher à l’égard de nous-même, d’autrui et de la Création, quand nous avons conscience de l’universelle bénédiction divine.