« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Qu’est-ce que méditer ?

saint macaire le grand eocf.free.fr

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L’état naturel –

La méditation, sous une forme ou sous une autre, est une activité typique de l’être humain. Elle n’est attribuée ni aux anges ni à d’autres créatures. Elle est liée à la position centrale qu’occupe l’homme au milieu du Paradis, et au milieu de la Création. Méditer, c’est se placer au milieu, au centre, dans la voie du milieu, ou dans un point précis de l’espace et du temps, ou de soi. Une comparaison qui peut faire sourire est celle des ruminants ! Celui qui médite rumine et, au sens négatif, il ressasse, par exemple le mal qu’on lui a fait ou celui qu’il pourrait infliger à autrui (cf. Ps. 35, 5 ; Is 32, 6 ; Jér. 36, 3) : on parle bien de méfait avec préméditation !

La culture biblique

La civilisation biblique est à la base celle d’une méditation continuelle de la parole de Dieu. Les psaumes délivrent régulièrement cet enseignement (Ps. 76, 7 ; 118,23 ; 118, 27 ; 118, 148 ; etc.). Méditer la parole de Dieu ou ce qu’on va lui répondre est l’activité d’une conscience profonde qui repasse continuellement à l’intérieur d’elle-même ce qu’elle a entendu et ce qu’elle voudrait dire. Les paroles finalement prononcées jaillissent du cœur (Mat 12, 34). Le chant liturgique procède ainsi de la méditation de la parole de Dieu, sous forme de louange ou sous forme de supplication. Le lieu de la méditation est ce point de la conscience, en amont de la conscience réflexive, ce « milieu » qui mérite le nom de cœur : c’est de ce centre, en effet, que procèdent, non seulement les paroles articulées, mais les pensées construites, les projets, et finalement les actes.

La sagesse

Les sages de notre tradition biblique écoutent la parole de Dieu, ils la « mastiquent » en quelque sorte, ils la mémorisent, ils l’assimilent, ils la « digèrent », pour ainsi dire, la métabolisent, et la restituent pour l’édification des hommes. Le bel exemple de la méditation biblique est donné par la Mère de Dieu. Il est dit qu’elle méditait dans son cœur tout ce qu’elle entendait dire de son Fils et son Seigneur (Luc 2, 19 et 51). Le sage réfléchit au sens que peut bien avoir une parole ou un évènement ; il « pense », c’est-à-dire qu’il pèse le poids des mots et des actes. Il ne comprend pas tout, mais il laisse, à l’intérieur de son propre cœur, la Parole lui parler. Il la laisse reposer, ou se reposer en lui, comme au septième Jour. La méditation est ainsi différente d’un raisonnement humain. Elle consiste à laisser l’écho, la vibration, les énergies, les implications, les significations innombrables de la parole de Dieu résonner dans le cœur conscient et l’irradier. L’homme et la femme bibliques tous les jours lisent ou écoutent la Parole et la laissent se semer en eux, les cultiver. La méditation cultive !

La méditation hésychaste

Le prolongement de cette expérience est la méditation du Nom divin. Celui-ci est comme la synthèse de toute l’Écriture. Le Nom résume toute parole prononcée par le Verbe depuis le principe de l’être créé. Bien plus, qu’il se nomme ou qu’il soit nommé, il atteste la présence du Vivant. Nommer, c’est ici reconnaître l’existence de Quelqu’un. Pour cette raison, la méditation est personnelle. Une personne – c’est-à-dire une identité en communion avec d’autres identités du même type – s’adresse à une personne. Elle ne s’adresse pas à un étranger, à un absent, à une personne extérieure ; elle ne cultive pas le vide. Non : la méditation prononce à la fois le nom de celui qui est en face de nous, le Seigneur au beau visage, la Personne en-deçà de l’être (« Je suis ! Je suis ! Je suis ! », Ex. 3), et celui qui, à l’intérieur du méditant, Est. Celui ou celle qui médite ressemble à une mère qui parle à l’enfant qu’elle porte dans ses entrailles. La méditation est habitée. Elle est le repos du Verbe dans le cœur de l’homme par le saint Esprit.

Le Verbe est créateur

Les fruits de la méditation procèdent de la Personne divine dont on invoque le Nom dans son for intérieur. Le Seigneur Jésus, Dieu-Sauve, Jésus Adonaï, Verbe créateur avec le Père et l’Esprit, dans son repos à l’intérieur du cœur qui l’invoque, qui le berce, qui le réchauffe, qui s’en imprègne, n’est pas inerte ! Son non agir est le rayonnement de son être. Il manifeste son activité créatrice par l’irradiation de ses énergies divines – la grâce divine et incréée – qui transfigurent l’homme de l’intérieur par l’amour. Celui et celle qui méditent le Nom de Jésus entretiennent sa présence en eux-mêmes et, par eux, dans le monde. Le Seigneur s’est retiré dans leur cœur et, depuis ce centre, Il aime le monde.

Le salut du monde

D’une certaine façon, il n’y a rien de plus utile au monde que de méditer le Nom du Seigneur Jésus, de cultiver sa présence aimante, sa « parousie », en nous comme dans un temple, centre du monde. Saint Séraphim et bien d’autres saints firent cette expérience ; et, quand ils émergeaient de la méditation du Nom divin, ils étaient pour leur entourage lumière, paix et consolation. Jésus en son Nom agit ainsi, non seulement de l’intérieur de l’homme, mais également par tout ce que la personne humaine va manifester de divino humain au dehors et autour d’elle. Qui médite collabore avec le Sauveur au salut du monde, parce qu’il se fait le trône du Roi, comme l’écrit saint Macaire le Grand (Homélie I).