Témoin du saint Esprit –
Saint Paul est un grand théologien mystique, celui du saint Esprit, de l’Eglise et de la grâce. A la suite des saints prophètes, il a rappelé avec sagesse la vocation des nations à s’agréger à l’Israël de Dieu. Il a continuellement souligné le lien de la foi chrétienne et du judaïsme traditionnel qu’il respectait, et qu’il connaissait parfaitement, en tant que rabbin. Avec lui, par l’Esprit saint, s’élargit le cercle apostolique : il est le seul apôtre à avoir connu le Christ seulement après la Pentecôte.
Autorité de ses écrits
On lit majoritairement ses écrits dans la divine liturgie, cela paraît beaucoup, d’autant que ses lettres sont souvent incompréhensibles! Cette présence s’explique, peut-être, par le fait que le thème continuel de son enseignement est l’articulation entre la Loi et la Grâce, problématique fondamentale pour l’Eglise. Mais, aucun de ses écrits n’a une autorité absolue. Par exemple, les épîtres de saint Paul ne sont pas sur l’autel: sur celui-ci ne trône que, et exclusivement, le saint Evangile.
Place modeste
Par ailleurs, on remarque qu’aucune fête ne lui est consacrée dans le calendrier liturgique de l’Eglise orthodoxe, à la différence, par exemple, de saint Jean, qui est fêté plusieurs fois de façon très solennelle. Saint Paul est fêté seulement avec l’apôtre Pierre (29 juin) et avec tous les apôtres (30 juin). Sur l’icône, il apparaît exclusivement en compagnie de l’apôtre Pierre. En fresque, on montre des épisodes de sa vie.
Limites de son témoignage
Les limites et les lacunes des écrits de saint Paul sont bien connues. Son anthropologie est difficile à suivre pour des raisons de terminologie. Il ne parle pas de la Mère de Dieu, parce que la vénération de celle-ci était incontestable depuis la toute première Eglise. Son enseignement est très contextuel et pastoral, conditionné par les destinataires de ses lettres (Juifs ou non). Il se montre respectueux des coutumes juives, en particulier en ce qui concerne la place des femmes… En même temps, c’est lui qui, suite à une forte discussion avec saint Pierre, a obtenu que la circoncision ne fût pas imposée à ceux qui entraient dans l’Eglise, montrant ainsi une attitude pastorale significative: l’ouverture aux nations païennes.
Son humilité
On lui attribue quelquefois de la vanité. Il semble au contraire que sa grande humilité consiste à s’émerveiller de la miséricorde de Dieu à son égard, le persécuteur du Christ et de son Eglise; il atteste la bonté du Seigneur qui veut bien se servir de lui, malgré tout, et manifester sa force dans sa faiblesse…