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Se pardonner à soi-même ?

Se pardonner à soi même

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Un non-sens –

L’expression « il faut se pardonner à soi-même », quelque fois rétorquée à la douceur évangélique, voudrait dire que l’on prend la place de Dieu, qu’on se suffit à soi-même : on est alors pour sa propre conscience une référence suffisante pour être à la fois l’avocat et le juge de soi. La prétention de se pardonner à soi-même relève de l’idéologie de l’auto disposition de soi. Dans cette vue, on pense n’avoir de comptes à rendre à personne qu’à soi-même et être à même de savoir ce qui est bon pour soi. C’est un narcissisme de la conscience morale. Et, pour s’excuser, se défendre soi-même devant le for de sa conscience et devant toute instance de ce monde et de l’autre, les ressources de l’indulgence sont grandes ! « J’ai ma conscience pour moi », est une belle expression, sauf si cette conscience n’est qu’un miroir. C’est une belle expression, quand je pense sincèrement pouvoir ouvrir sans condamnation ma conscience devant Dieu « devant qui seul j’ai péché » (cf. ps.51). Mais c’est une ineptie de se chercher des excuses jusqu’à en trouver, afin de se blanchir soi-même. C’est une erreur, car l’on confond alors excuse et pardon.

L’enfer

A l’inverse, celui qui ne se pardonne pas à lui-même et qui ne peut espérer le pardon que de lui-même, souffre indéfiniment. Il est livré au jugement impitoyable de sa conscience. C’est le supplice d’une âme qui ne sait croire au pardon de Dieu et à ces paroles dites aux apôtres : « ce que vous remettrez sur terre sera remis dans les cieux ». C’est le tourment de l’orgueilleux qui oppose son propre jugement et même son auto condamnation à la miséricorde divine. Il est plus juste que Dieu. Il le brave. Il a raison contre lui. Dieu veut lui pardonner mais il se condamne. Qui oppose sa propre justice à la miséricorde divine, voudra se punir lui-même, trouvant Dieu trop bon et son pardon trop facile. Il tend au suicide, terrible exécution des désespérés.

C’est ici l’une des formes du « péché contre l’Esprit », une des portes de l’enfer. Satan, archange de l’orgueil, est celui qui toujours veut avoir raison contre Dieu : et il accuse celui-ci de sévérité inhumaine ou de faiblesse méprisable. Il ne peut croire à la parole miséricordieuse de l’Evangile, comme il ne peut s’incliner devant la mansuétude divine. Il se réserve le droit et le pouvoir de se remettre à lui-même les dettes – si seulement il se trouve débiteur. Quelque part, il a de la haine pour l’amour qui pardonne. L’orgueil déteste l’humilité. Il trouve humiliant le pardon de Dieu.

L’humilité

« Se pardonner à soi-même » veut peut-être dire, paradoxalement, accepter de l’être ; renoncer au jugement sans appel qu’on a porté sur soi. Je m’en veux terriblement de tel acte, de telle parole ; je me trouve impardonnable ; je ne me pardonne pas d’avoir fait ou dit cela. Quelle issue sinon l’enfer ? Quelle issue sinon renoncer à être le procureur et le juge infaillible de soi ? Renonçons à cette prérogative diabolique : une justice sans Dieu, une auto déification ; renonçons à être plus juste et plus sévère – ou plus indulgent ! – que celui qui est le Juge des vivants et des morts. Renonçons même à être l’avocat de nous-mêmes devant notre conscience, devant autrui et devant Dieu : ne nous cherchons pas d’excuse ; ne nous défendons pas ; plaidons coupable ; livrons-nous à la merci de la miséricorde divine. Risquons l’hypothèse Dieu : et si c’était vrai ?

Allons-y ! jetons-nous à l’eau ! immergeons-nous, baptisons-nous dans le fleuve de l’amour qui remet les dettes, qui pardonne sans condition. Risquons cette prière : « o Dieu, si Tu existes, je t’invoque, car je suis au bord du précipice. Je m’en veux terriblement. Je ne mérite à mes yeux que le pire des châtiments. Je ne suis digne d’aucun pardon. Toi, Dieu, si Tu existes, et bien des saints chantent la louange de ton Nom – si Tu existes, châtie-moi ou pardonne-moi ! Remets-moi la dette que je ne peux me remettre à moi-même. Absous-moi, délie-moi ; à moi aussi dis, comme dans ton Évangile : ‘Va ! Tes péchés sont remis !’ »

La grâce du repentir a comme père le Père céleste, Source de toute grâce et de tout bien ; et, comme mère, le cuisant sentiment de l’impardonnable. « Jamais je ne me le pardonnerai » : cette exclamation, si elle n’est pas confisquée par le démon du désespoir, se marie au divin Consolateur, l’Espoir des désespérés, le Verbe et Fils unique de Dieu qui promet : « Les péchés que vous remettrez seront remis ! »

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