Cohérence –
Nous respectons nos collègues catholiques et les fidèles baptisés dans leur Église. Nous nous interdisons donc toute forme de prosélytisme. Nous encourageons les fidèles catholiques à se confesser dans leur propre paroisse et à être des membres actifs de celle-ci. C’est également une des raisons pour lesquelles, ces personnes ne sont pas reçues à la communion dans les paroisses orthodoxes : par respect pour leur appartenance ecclésiale.
Distinction
Les Orthodoxes opèrent une distinction entre le sacrement de pénitence proprement dit – miracle du Pardon et du déliement divins – et l’entretien ou conseil spirituel. Le premier exauce une authentique demande de réconciliation avec le Christ et avec son Église – restauration et épanouissement de la grâce baptismale; le deuxième répond plutôt au besoin d’un partage d’âme, d’un échange fraternel et d’un accompagnement sur le chemin chrétien. L’expérience spirituelle et ascétique véhiculée par la tradition des saints Pères peut effectivement rendre un immense service à toute personne qui sent l’appel à être authentiquement chrétien. Il y a bien des conseils par lesquels un père spirituel orthodoxe peut aider tout chrétien.
L’eucharistie
Il existe un lien étroit – sans automatisme toutefois – entre la confession et la communion eucharistique. Le sacrement de la pénitence est en fait un renouvellement du baptême, et une illumination par la miséricorde du Seigneur. Ce lien, qui constitue une démarche eucharistique à caractère pascal, doit être pris en considération : en effet, le prêtre, après l’absolution, donne en principe la bénédiction pour participer à l’eucharistie. Ce sacrement inclut fondamentalement l’orthodoxie de la foi, ce qui ne peut être imposé à personne. La confession entre dans une démarche de préparation à la célébration et à la communion, tout baptisé étant considéré comme célébrant.
La responsabilité pastorale
Des prêtres orthodoxes reçoivent des fidèles d’autres communautés chrétiennes, surtout dans le cas du conseil spirituel. Et il ne faut pas hésiter à les solliciter, car leur devoir est de témoigner de la Tradition. Dans le cas d’une confession proprement dite, ils peuvent écouter l’aveu des péchés, prier et jeûner pour le pénitent, éventuellement lui donner un conseil ; mais il est difficile qu’ils donnent l’absolution: cela sort de leur responsabilité, et relève de celle du prêtre catholique le plus proche. Le fidèle doit donc considérer quel est réellement son appel intérieur. Il est vraisemblable que le prêtre orthodoxe, après un entretien de conseil et d’accompagnement, lui recommandera d’aller se confesser dans sa paroisse catholique! Et, s’il est dans la même situation, le prêtre catholique fera de même. En effet, nous sommes là, non pour déstabiliser les fidèles, mais pour les encourager à vivre de façon cohérente la grâce de leur baptême. Le cas d’un fidèle qui voudrait entrer en communion avec l’Église orthodoxe est encore un autre cas, qui demande une réponse particulière.
Pour répondre à la question posée, la sagesse suggère donc, semble-t-il, que l’on se limite au conseil spirituel.