La religion n’est pas la morale –
Dans la culture persiste – confusion grave – la réduction du christianisme à une morale. Ce n’est pourtant pas ce que le Christ a transmis. Et une morale autonome, sans référence à Dieu, Source et Fin de tout bien, s’est souvent répandue. Besoin ni d’un dieu ni d’une religion, pour faire le bien ! Il y a ainsi un moralisme pseudo chrétien et un moralisme athée.
Le don de la Loi
Créant l’être humain à son image et pour sa ressemblance, le Seigneur, dès le Paradis (Gen 1, 28 et 2, 17) lui a montré les voies de la Vie (Lv 18, 5, etc.; Luc 10, 28).
L’unique Loi divine, non système juridique, mais itinéraire de la vie éternelle en Dieu, a trois formes:
- loi naturelle dans le coeur de tout homme (Rom 2, 14s; 2, 27 et 2 Pi 2, 12),
- loi révélée et écrite (la Thorah reçue du Verbe par Moïse),
- et loi de l’Esprit, ou grâce (Jean 1, 16-17; 1 Co 9, 21; Jac 1, 25). Cette dernière manifestation de la volonté aimante du Père éclaire et accomplit, à la fois l’aspiration universelle au bien et la justice des Dix commandements : l’Esprit attire chacun vers le Christ, à l’image de qui il a été créé et qui lui offre la plénitude de la vie humaine. L’expérience chrétienne, héritière à la fois du judaïsme et du paganisme (religions naturelles), est une confiance aimante dans le Christ qui dit: « Fais ceci et tu vivras » (Luc 10, 28).
Le Verbe se donne lui-même
Loin de promouvoir un légalisme, le Fils de Dieu incarné donne la vie éternelle en se donnant lui-même. Il accomplit humainement ce qui est divin et divinement ce qui est humain. La vie « en Christ » (Nicolas Cabasilas, Jean de Kronstadt) ou « du Christ en nous » (Gal 2, 20) s’assimile le comportement divin offert en communion par le Verbe incarné. Les sacrements et toute la vie de disciple font de la Loi, non plus un précepte extérieur, mais la dynamique interne de l’Esprit du Christ répandu dans le coeur de ceux qui croient. Etre chrétien, c’est faire le bien, non par devoir, mais par grâce…
Morale d’amour
L’amour du Christ manifeste au coeur la présence de l’Esprit; il inspire tout ce qui est agréable au Père. Irradiant puissamment en nous, il suggère des comportements que nous n’aurions pas de nous-mêmes. Il nous dicte des paroles et des actes qui manifestent la présence de Jésus en nous, jusqu’à devenir de véritables icônes de lui, à son image et à sa ressemblance. Tout ce qui nous empêche de réaliser cette expérience, nous le laissons de côté, nous le fuyons, pour que rien ne nous sépare du Christ et de la communion éternelle avec le Père en lui par l’Esprit saint.