Nous remarquons avec joie que, cette année, le début de l’année juive, et le début de l’année liturgique chrétienne coïncident…
Ci-dessous un texte d’Anne-Marie Dreyfus, de l’AJCF Draguignan, trouvé sur le site AJCF : http://www.ajcf.fr/spip.php?article1705
Rosh hashana
Rosh hashana, davantage qu’un « premier de l’an », est le premier des dix jours qui conduisent à Yom Kippour. Appelée dans le Pentateuque « Jour de sonnerie du shofar » ou « Commémoration de sonnerie du shofar » (Nb 29,1), le nom « Tête de l’année » (traduction littérale de Rosh hashana) n’apparaît que dans le livre d’Ezéchiel (40,1).
Selon la tradition talmudique, le 1er Tishri, date de Rosh hashana, n’est pas le seul jour inaugural d’une nouvelle année ! Dans le calendrier juif, le 1er Nisan (commémoration de Pessah et anniversaire de la naissance d’Israël comme peuple), le 15 Shevat (nouvel an des arbres) et le 1er Eloul (date du prélèvement de la dîme à l’époque du Temple) sont aussi considérés comme débuts d’année. Pour compliquer encore les choses, lorsque la Bible parle de la célébration du renouvellement de l’année au 7ème mois (Lv 23,24), elle compte ces mois à dater de Nisan, mois de la sortie d’Égypte, et non à partir des douze mois précédents…
Si Pessah ouvre le décompte des mois de chaque année, Rosh hashana ajoute une nouvelle année au calendrier. Ces deux « commencements » ont aussi en commun d’être les périodes-charnière de l’année agricole – moissons, semailles – et des équinoxes.
Fête familiale
Les 5-6 septembre 2013 [prochains], nous commencerons l’année 5774 du calendrier hébraïque (la fête durant 2 jours). Les Sages du Talmud ont avancé que Rosh hashana est l’anniversaire de la création d’Adam. Nous ne sommes évidemment pas ici dans le registre de l’anthropologie, mais du symbole : cet anniversaire pourrait être celui de l’émergence de la conscience historique dans l’humanité, il y a quelque 5000 ans. D’ailleurs, la liturgie de ce jour ne célèbre aucunement la nature ou le monde créé, mais avant tout, la royauté divine sur ce monde.
Rosh hashana est certes une fête – qu’on marque entre autres par la réunion de famille et d’amis autour de bons repas. Mais c’est une fête solennelle et grave, en ce qu’elle inaugure pour celui qui s’y prépare une période d’examen de conscience, de volonté de réparer ses fautes à l’égard de Dieu, d’effort de réconciliation avec ceux envers qui l’on a des torts. La tradition enseigne que tous les hommes comparaissent devant le Juge suprême le jour de Rosh hashana. Ils ont dix jours, jusqu’à la fermeture des portes du Tribunal céleste, pour obtenir le pardon et repartir, comme neufs, dans la vie. En effet, d’après le Talmud, c’est le jour de Kippour que Moïse a présenté au peuple les secondes tables de la Loi, données par Dieu en signe de pardon après la faute du veau d’or et l’expiation du peuple.
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