Qui est-il ?
Le conseil et l’accompagnement spirituels correspondent à un charisme, donné dans l’Église pour que les baptisés puissent progresser dans l’amour de Dieu et du prochain, et accomplir ainsi la grâce du saint baptême qui en eux. « Spirituel » veut dire « dans l’Esprit » (en grec « pneumatikos »). Cette grâce peut être confiée par Dieu à un homme ou une femme, et donc pas exclusivement à un prêtre. L’expérience orthodoxe opère une distinction entre la confession sacramentelle et la paternité-maternité spirituelle. Dans les deux cas, la bénédiction de l’Évêque est indispensable ; certains prêtres, par exemple, n’ont pas cette bénédiction : ils ne confessent ni ne guident. Le sacrement du pardon correspond à l’absolution des fautes qui nous séparent du Christ et de la communion à lui. La paternité spirituelle permet d’interpréter les événements de notre vie à la lumière de l’Évangile, et, tout particulièrement, d’y discerner l’action du saint Esprit. C’est Lui qui nous conduit à la plénitude de la vie dans le Christ, mais nous ne parvenons pas toujours à le discerner par nos propres forces ; et nous pouvons également nous tromper ou être trompés, si nous manquons d’un guide.
Comment le trouver ?
Nous devrions tout d’abord prier et demander au Seigneur de nous faire rencontrer un père (ou une mère) spirituel selon sa volonté. C’est le conseil de saint Siméon le Nouveau Théologien. Ce n’est pas un choix seulement humain qui nous permettra d’écouter notre père en Dieu comme Dieu lui-même ! La quête du guide spirituel passe également par l’expérience que nous faisons des différentes personnes que nous rencontrons dans ce but, et avec cette prière. Certains ont cherché longtemps avant de ressentir dans leur cœur toute la confiance nécessaire pour dévoiler les profondeurs de leur âme. Les Anciens recommandent de choisir un guide libre de toute passion, exigeant pour lui-même et miséricordieux pour les autres. En toute simplicité, nous pouvons choisir comme père spirituel le prêtre de notre paroisse. La grâce de la prêtrise est objective ; la direction spirituelle s’associe bien avec la rémission des péchés ; et, ce qui est important, c’est l’obéissance spirituelle, la disposition filiale qui permet à la paternité de Dieu de se manifester dans son ministre.
Bienfait
Quand nous est donnée une telle aide spirituelle, notre tâche est premièrement de prier pour la personne en qui se manifeste la paternité divine, afin que lui soit accordée la grâce de nous parler, non d’elle-même, mais du saint Esprit. À cette condition expresse, l’expérience de notre père pourra se communiquer à nous ; le patrimoine de la Tradition, en particulier de la tradition de la prière et de l’ascèse chrétiennes, pourra nous être transmis. En effet, c’est le saint Esprit qui agit par les hommes et pour eux ; c’est Lui, l’Esprit de la communion, qui assure l’expérience réelle et vivante du Christ dans le cœur de ceux qui le veulent de toutes leurs forces. En réalité, c’est l’œuvre de l’amour paternel de Dieu, jaillissement de l’Esprit. Car l’Église est par excellence ce milieu divino humain – le Corps sacramentel du Christ – où se déverse cet amour : elle est l’icône de la paternité divine. Sans paternité, l’être humain ne peut se développer normalement, c’est-à-dire parvenir à la ressemblance de Dieu, appelée sainteté ou divinisation.
Liberté
L’effet principal de la paternité spirituelle dans l’Église est, pour cette raison, l’autonomie de la personne. Mais, il s’agit d’une autonomie dans la communion, car les personnes n’existent jamais sans être en communion de vérité et d’amour les unes avec les autres. L’amour du Père céleste est manifesté quand toutes les personnes ont part à cet amour. La finalité de l’Église du Christ est de susciter dans l’Esprit saint de telles personnes autonomes dans l’unité, c’est-à-dire des saints. Une vraie paternité n’asservit pas : elle libère dans et pour la vie.