« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Le sens pascal du jeûne

triode-de-careme

Paradis et Royaume –

Le renoncement à la viande (sang versé, violence…) correspond à la restauration de la vie paradisiaque (alimentation végétarienne, Gn 1, 29). L’abstention des laitages, et des œufs prépare à recevoir ces aliments comme signes du Royaume (Jr 11, 5) et de la Résurrection (œuf). Le poisson est consommé le jour de l’Annonciation, Conception immaculée du Christ : quand Il revint d’entre les morts (Jn 21, 9), le Christ nourrit ses disciples de ce plat à caractère festif pour attester sa résurrection corporelle. L’huile et le vin sont pris le samedi et le dimanche toujours glorieux (les vêtements liturgiques sont clairs).

Libération de la mort

La mort est ce qui nous sépare du Dieu vivifiant : plaisir égoïste, convoitise, passions liées à l’amour de soi, pensées meurtrières, dépendance (Médias, jeux, etc.). « C’est ainsi que nous devons jeûner : plus de disputes, de haine, de murmure et de jalousie.. » (mardi de la Tyrophagie, ode 8). Le jeûne libérateur (corporel, spirituel et culturel) souligne la consécration des baptisés, ou des catéchumènes, au Christ et à son Église. Il unit au jeûne du Christ-Dieu lui-même (Mat 4, 2) et de la communauté des saints de tous les temps, y compris les prophètes (Elie) et les anciens du peuple consacré par l’Alliance. Le jeûne ou l’abstinence nous apprennent à gérer nos frustrations et à purifier notre relation au plaisir. Ils affranchissent à la fois l’âme et le corps, par un acte libre de la personne qui tend à se nourrir de « la volonté du Père » (cf Jn 4, 34), contenu du repas pascal eucharistique. Ils s’accompagnent du repentir ou « conversion », changement des pensées (ode 2): prions les saints « qu’en état de conversion nous trouve la fin de notre vie » (mardi, t. 7, ode 6) !

Vivification

Le Carême est un changement d’alimentation : on se nourrit de la Parole, on communie plus fréquemment au corps très pur et au sang très précieux du Dieu-Homme ressuscité, nourriture d’immortalité ; on est irradié par les énergies divines dans la prononciation de son Nom ; on trouve sa jouissance en Dieu. « L’homme se nourrit, non seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche du Seigneur » (Lc 4, 4). En remplaçant un repas par la prière et la lecture de la Parole, on fait l’expérience qu’on est effectivement nourri. Ceci s’accompagne de l’aumône (amour du prochain) et de l’effort pour accomplir les commandements vivifiants du Sauveur, notamment l’amour fraternel et le pardon mutuel, dont la grâce nous alimente.

Victoire sur la mort

Celui qui jeûne montre qu’il n’a pas peur de la mort et de son pouvoir sur nous (Rom 6, 3-14). L’enjeu du temps pascal est de nous libérer des angoisses de mort. Le chrétien, uni au Christ vainqueur, tue la mort, en mourant au péché. Par cette mort volontaire, qui est un certain martyre parce qu’elle l’unit au Christ, il conteste le pouvoir ancien de la mort-de-mort et la convoitise du monde. Dans le jeûne total (un ou plusieurs jours) il expérimente le mode de vie nouveau, la mort-vie : la communion avec le Père céleste et les frères, l’état sans-passion ; l’amour du Dieu qui ne convoite ni ne consomme (Ps 49) et qui se donne en nourriture, devient toute sa vie : il en oublierait de manger ! La joie du monde à venir où l’on se nourrit du seul amour de Dieu, commence à envahir notre vie. Sagesse veut dire saveur… Tout l’être participe à la mort et à la résurrection.

Vision de Dieu

Comme Moïse eut la vision de Dieu après 40 ans de désert, le chrétien peut recevoir du saint Esprit, après 40 jours, la claire perception de l’omniprésence du Créateur : dans les personnes humaines et dans la création. La veille va avec le jeûne et la prière, parce que le Carême a une dimension d’attente eschatologique : on guette la lumière qui surgira du tombeau, annonciatrice de la venue glorieuse du Sauveur à la fin des temps.

>Pour approfondir : P Placide Deseille, Humilier son âme par le jeûne, Monastère Saint-Antoine-le-Grand, 2007.Humilier son ame par le jeûne P Placide Deseille