Leur place –
Le monde angélique a une place très importante dans la tradition biblique et ecclésiale. Dans le cycle hebdomadaire, le lundi est toujours dédié aux puissances incorporelles. Dans le cycle annuel, l’Eglise fait mémoire des incorporels très souvent, notamment le 8 novembre, Synaxe des saints archanges Michel, Gabriel, Raphael et toutes les Puissances incorporelles, le 26 mars, Synaxe de l’archange Gabriel, et bien d’autres fêtes liturgiques. Le 29 septembre, par exemple, est une fête de l’apparition du saint archange Michel. Presque innombrables sont ces fêtes.
Les anges et l’Histoire
Les grands évènements historiques liés à la personne du Sauveur Jésus Christ associent toujours le monde angélique. L’iconographie de la Conception virginale, de la Nativité, du Baptême dans le Jourdain et de la Résurrection est spectaculaire à cet égard. Les anges invisibles apparaissent visiblement sur l’icône. Ce sont eux qui annoncent la Résurrection.
La pensée biblique
Selon les saints Pères, les Puissances angéliques ont été créées avant les hommes, comme en témoignent le livre de la Genèse et le Symbole de la Foi qui mentionnent en premier le monde céleste et les créatures invisibles. Les textes bibliques sont parcourus par la présence des Incorporels, notamment autour du prophète Abraham qui reçut leur visite, ainsi que dans le livre de Daniel ou celui de Tobit, où l’archange Raphaël est présent. Les psaumes les mentionnent continuellement. La pensée biblique, qui est la base de la pensée de l’Église, se représente le monde avec la présence du Créateur, celle des créatures incorporelles, fidèle ou révoltées, les saints et les défunts invisiblement présents, et les êtres humains visiblement présents sur la terre.
La messagerie divine
Le nom d’ange signifie “messager”. La pensée et la volonté de Dieu sont transmises par des créatures invisibles, purement “noétiques”, c’est-à-dire de nature intelligible. Les pensées divines qui parviennent à notre esprit, surtout uni au cœur par une prière sincère, sont acheminées par les anges. Les pensées morbides et les péchés qui en résultent, sont transmis par les anges déchus. Le mal a dans le monde une origine angélique, celle du Malin dont nous demandons aux Christ à être délivrés. Saint Jean le Théologien décrit dans l’Apocalypse le combat vainqueur de l’archange Michel sur les puissances angéliques esclaves de Satan.
La hiérarchie angélique
Cette “messagerie” céleste et angélique est immense. Certains la voient hiérarchisée en neuf degrés. Saint Denys le Mystique (l’ “Aréopagite”) a écrit un traité sur les hiérarchies angéliques. Et il montre très bien que le sommet de cet espace incorporel est occupé par le Christ qui en est la Tête. Le Christ peut ainsi être considéré comme l’Ange par excellence, et on l’appelle l’Ange du grand conseil. En effet, en tant que Verbe du Père et son Envoyé, Il porte plus que toute créature forcément limitée, la totalité ou catholicité des pensées du Père.
Les anges et la prière
Dans la prière solitaire et les officies communautaires, les baptisés s’adressent, non seulement à Dieu, à sa Mère très pure et aux autres saints, mais aux anges. Ceux-ci ne se confondent pas avec la Divinité mais sont des interlocuteurs. Une prière à l’ange gardien se trouve dans les livres de prière. Nous croyons que chaque personne, protégée déjà par le saint dont elle porte le nom, possède un ange tutélaire, qui assure la connexion directe avec la pensée et la volonté divines, en tant que messager. Chaque nation, chaque peuple, a également un ange protecteur.
L’ange n’est pas du tout la personne. Il est une créature intelligible et intelligente qui parle à notre personne sans jamais se substituer à sa liberté. Le Verbe nous parle par les anges, Lui qui mentionne si souvent les Incorporels dans son évangile; et l’Esprit saint, de la part du Père dont Il est issu, apporte à notre cœur conscient la lumière de la connaissance angélique ou “théologie”.
La liturgie angélique
Les anges ne sont pas seulement des messagers. Ils sont principalement des célébrants. Ils évoluent sans cesse devant le trône de la majesté divine, en chantant, par des hymnes ineffables, les louanges du Seigneur: “Saint! Saint! Saint est le Seigneur!” C’est pourquoi la célébration liturgique de l’Église comporte une dimension angélique fondamentale. Et le signe de la participation au ministère des anges, dans la prière et dans la vie quotidienne, est la joie, la jubilation, l’allégresse, dont l’Alléluia est l’exemple. La nature angélique, chérubique et séraphique est animée par un indicible amour pour Dieu et pour les hommes, et cet amour au-delà des mots est éprouvé comme une joie extraordinaire. Si la Mère de Dieu est glorifiée au-dessus des chérubins et des séraphins, c’est que sa joie est encore plus grande que la leur.