L’action de grâce –
Les offrandes apportées au Sauveur sont nombreuses. Elles répondent à l’offrande que le Seigneur fait de lui-même – offrande du Fils faite par le Père aux hommes et apportée par la Mère de Dieu et Vierge Marie. À Noël, l’être humain apprend à remercie Dieu, à lui rendre grâce, pour ne pas être toujours à le solliciter…« Ô Christ, que pouvons-nous t’offrir en présent pour être apparu sur terre en notre humanité ? » (4ème tropaire du lucernaire, vêpres du 25 décembre). Bonne question, question de Noël : Qu’est-ce qui te ferait plaisir, mon Dieu ? Et le tropaire énumère les offrandes apportées au Roi du monde apparu comme enfant nouveau-né.
Le tropaire
« Ô Christ, que pouvons-nous t’offrir… Chacune de tes créatures, en effet, exprime son action de grâce en t’apportant : les anges, leur chant ; le ciel, une étoile ; les mages, leurs cadeaux ; les bergers, l’émerveillement ; la terre, une grotte ; le désert, une crèche ; et nous-mêmes une mère vierge ! Dieu antérieur aux siècles, fais-nous miséricorde ! »
Une interprétation
Une mère spirituelle de nos jours a proposé une interprétation supplémentaire. Selon l’higoumène, les offrandes dénombrées liturgiquement, et les autres formes que peut prendre l’oblation de Noël, ont toutes comme motif spirituel l’espoir. Nous offrons à Dieu notre espoir ; c’est peut-être l’offrande qui lui est le plus agréable. Le Seigneur qui est l’Espoir des désespérés, qui se donne lui-même comme espoir et espérance de son monde désespéré, notamment en ces jours terribles que traverse l’humanité dans bien des régions du globe, reçoit de nous comme oblation toutes les formes par lesquelles nous osons espérer. Espérer, en effet, c’est rendre hommage à Dieu. C’est avoir la foi et la confiance que l’impossible est possible. Nous espérons en Dieu plutôt qu’en les hommes ; mais nous mettons également notre espoir dans toutes les bonnes volontés, et il y en a tant qui se manifestent chaque jour au secours de ceux qui souffrent abandonnés.
Le temps de l’espoir
Ainsi, le temps de Noël est, certes, le temps de la gratitude, de l’émerveillement, de la jubilation angélique, d’une pré transfiguration des relations humaines par la générosité ; mais, c’est vrai, il marque l’heure de l’espoir, puisque le Christ est l’Espoir personnifié et que nous lui apportons tous les signes qui prouvent que nous n’avons pas renoncé faire la volonté de Dieu dans le monde, à faire connaître cette volonté, à acquérir la bienveillance divine pour tous et à aimer comme le Christ nous apprend à aimer – car Il est venu pour cela.
Icône de la Nativité – Atelier Saint Jean Damascène