Bénir –
Il est une belle coutume de s’adresser mutuellement des vœux au moment de Noël et du jour de l’An. Il est bon de nous souhaiter du bien les uns aux autres, de nous bénir, de bénir l’année qui commence, de bénir le monde, les hommes, tous les hommes, et de ne pas maudire. Maudire serait fabriquer du mal, ce qui est satanique. Bénir est activer le bien, le multiplier et l’accroître, même le créer. Si tu bénis, tu es – avec Dieu – créateur de bien ! Ce n’est pas une illusion. Ce ne sont pas seulement des vœux pieux, comme on dit. C’est une attestation de la réalité : Dieu bénit et nous apprend à bénir, même ceux qui nous maudissent, même ceux qui nous persécutent ou nous persécuteront. Envoyons-nous donc ces belles cartes pleines des couleurs de l’espoir, car l’espérance soutient le monde désespéré.
L’exemple de Dieu
En tout, autant que nous le pouvons, quelle que soit notre faiblesse, tendons à imiter Dieu. Or, Celui-ci est le premier à formuler des souhaits et des vœux, c’est-à-dire, en ce qui le concerne, non pas à solliciter un destin absurde, ou une prétendue chance, mais à prophétiser en son omniscience que le bonheur est toujours à la portée de l’homme. Dieu sait tout de nous ; et Il sait que nous pouvons changer le monde et faire qu’Il y règne par son amour, par sa sagesse et par sa puissance créatrice et inventive – « qu’advienne ton Règne ! que soit faite ta volonté ! » Écoutons le saint Évangile et ce qu’y disent les anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Paix sur la terre ! Bienveillance parmi les hommes ! » (Luc 2, 14).
Nos vœux à Dieu
À Dieu, nous souhaitons qu’Il soit glorifié, que son Nom soit sanctifié, qu’Il soit reconnu comme Roi du ciel et de la terre. Ce n’est pas que Dieu ait besoin de quoi que ce soit, ni même d’être glorifié : Il ne souffre pas d’un besoin d’être reconnu ! Dieu n’est pas psychique… Mais la gloire rendue au Créateur et au Roi des rois et Seigneur des seigneurs illumine le monde. Un monde où Dieu est glorifié pour qui Il est, est un monde doué d’une profondeur insondable, celle de la conscience angélique et humaine de l’identité du Créateur – une conscience pleine de gratitude et de joie, une vraie connaissance de l’origine et de la fin ultime de tout, l’appréciation des inappréciables bienfaits qui procèdent du Père des lumières…
Le vœu de paix
Un tel monde – une telle civilisation – sera celui où, comme conséquence naturelle de la glorification du Créateur, règnera la paix – non celle des hommes, mais celle que le Christ donne – « non comme le monde la donne, Je vous la donne, Moi ! » Le vœu du Père céleste est que la paix que donne le Fils soit reçue et cultivée. Le vœu de Dieu est un vœu de paix : Il parle de paix à son peuple. Mais, là encore, ce n’est pas un vœu pieux ! Car le Seigneur, non seulement nous souhaite la paix, mais Il nous donne la paix qu’Il nous souhaite, Il exauce Lui-même sa propre bénédiction. Il n’est qu’à nous d’accueillir ce don pour que le vœu divin se réalise ; à nous d’exaucer Dieu !
Être bienveillants
Le deuxième signe d’une civilisation digne de ce nom, avec la paix, c’est la bienveillance divine partagée par tous. Une société vraiment humaine est celle où les citoyens sont bienveillants les uns à l’égard des autres, bienveillants à l’égard des étrangers comme à l’égard des concitoyens. Voilà un programme politique ! Dieu nous souhaite cette bienveillance, c’est- à-dire qu’Il nous invite à la cultiver : soyons, entre nous, dans nos patries respectives, bienveillants comme Dieu est bienveillant à notre égard. Est bienveillant celui qui toujours veut du bien à autrui.