La consécration de soi –
« Si l’être humain devient saint parce qu’il se donne ou se consacre à la Personne suprême et au service du bien pur, de la vérité et de la justice voulue par elle, l’acte de « consécration » ou de « sacrifice » est un acte sacerdotal. Tous ceux qui se sacrifient ou se donnent à la Personne suprême participent à un sacerdoce et se sanctifient en s’offrant à Dieu.[1] Et quand ils se donnent eux-mêmes, ils offrent le monde entier auquel ils sont liés, et donc le sanctifient.[2] Celui qui se sanctifie, aide à se sanctifier tous ceux avec lesquels il entre en contact ; il les attire dans une relation de délicatesse, de transparence, de pureté dans les sentiments et les pensées.
La consécration des créatures
Les éléments et les objets consacrés dans l’église, reçoivent une sainteté, eux aussi, par leur relation en Dieu avec ces personnes. Cela n’a pas lieu toutefois de façon exclusive pour eux, ce qui les séparerait des autres éléments du monde, comme d’un domaine profane. Ils sont sanctifiés pour tous les objets et les réalités du monde, de manière représentative. Ceux qui les offrent à Dieu se comportent délicatement avec eux, parce que ce sont des dons offerts par Dieu, qu’ils lui retournent pour lui rendre grâce.
L’attitude sacerdotale
La délicatesse de notre comportement avec ces dons nous donne la possibilité d’avoir le même comportement avec toute créature, nous ouvre les yeux pour voir en tout ce qui existe les dons de Dieu, dont nous devons nous servir avec respect, pureté et reconnaissance. Par le pain, l’eau, le vin, l’huile et le froment, consacrés dans l’église, se sanctifient tout le pain, l’eau et le vin utilisés par les hommes dans leur vie. Le chrétien orthodoxe fait avec respect le signe de croix sur le pain avant de le couper, conscient que c’est un don de Dieu. Tous les chrétiens prient avant de se mettre à table. Toutes ces créatures sont introduites dans leur relation à Dieu.
Le Salut du monde
L’Église orthodoxe a des offices spéciaux pour la bénédiction des fontaines, des champs, des cours, des maisons, des animaux. Le pain eucharistique projette une aura de sainteté sur tout pain. Et les prêtres reçoivent une consécration en qualité de serviteurs de la consécration de tous, comme points actifs par lesquels a lieu l’entrée de tous dans la communion sanctifiante avec le Christ, la Personne divino-humaine ; en tant que facteur de relations pures entre tous les hommes. »
(A.p. Dumitru Stàniloae, Théologie Dogmatique, vol. I, première partie, C 3)
[1] Al. SCHMEMANN, Pour la vie du monde, Presses Saint-Serge. Institut de Théologie Orthodoxe, Paris, 2007, p. 102.
[2] Ibid., p. 3.