« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

18ème dimanche après la Pentecôte : Luc 6, 31-36.

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« Toi d’abord ! » –

Le message que nous adresse aujourd’hui le Christ découle naturellement de la sainte et vivifiante Croix que nous exaltons et vénérons tous les jours de notre vie. Par la Croix, à la suite de Jésus Christ, à son exemple, et surtout en communion organique avec lui, l’homme reçoit et exerce la grâce de préférer le Seigneur et le prochain à lui-même. Par la Croix, j’ai la force de dire « toi d’abord » à Dieu et à chaque personne humaine. Par la Croix, tu t’effaces devant le Seigneur et devant le frère : « après toi ! », « après vous ! » Et ce « toi d’abord » s’inscrit dans le monde qui vient, dans l’heure redoutable du Jugement, quand, à la porte même du Paradis, et sous les yeux miséricordieux de l’insupportable Amour, les saints s’effaceront devant les pécheurs et leur laisseront leur place pourtant réservée. Après vous, les prostituées converties, après vous, les assassins, les violeurs aux larmes de repentir !

Pas de privilège

La Croix est l’emblème du renoncement à toute prérogative : Dieu Lui-même, en se faisant chair et en se faisant homme, et en adoptant une condition très humble, a renoncé à toute gloire et souveraineté ;  le Christ, pourtant égal au Père et à l’Esprit, ne s’est « pas prévalu de son égalité avec Dieu », écrit saint Paul (Phi 2, 6). Les saints ne réclament pas, ils ne revendiquent pas, ils ne font pas valoir leur droit au Salut. Ils ne demandent pas la monnaie de leur pièce. Ils n’attendent pas que justice leur soit faite et les méchants punis. Ils ne veulent ni se venger ni que Dieu les venge de personne. Ils répondent au mal par le bien, à la haine par l’amour, à la stupidité par la sagesse, à la tristesse par la joie, à la mort par la vie. « Aimez vos ennemis, faites-leur du bien et prêtez-leur sans rien espérer », enseigne le Christ par la parole et par l’exemple. Il y a dans l’amour une énergie divine et créatrice. N’oublions jamais cela : c’est par l’amour que le Dieu Trois fois saint crée le monde et tout ce qu’il contient.

L’amour fait être

Dans sa gratuite, l’amour n’est pas qu’un sentiment, il est surtout une force et une énergie. L’amour crée le bien ; il fait exister ce qui n’est pas ; saint Silouane dit que l’amour des ennemis est le critère de la vérité. Celui qui aime ses ennemis jusqu’à s’effacer devant eux pour qu’ils soient sauvés, eux d’abord et lui ensuite, est assimilé à Dieu et devient créateur de vie. « Vous serez les fils du Très-haut », dit Jésus Christ. L’amour des ennemis les préfère à soi, il veut leur bonheur et celui de leur famille avant le sien : eux d’abord ! Après eux ! Dans ce sens, l’amour est une action, l’agir divin par excellence, celui que manifeste le Fils sur la Croix : que je meure, moi, et qu’ils soient, eux, sauvés, pardonnés, heureux à jamais dans la familiarité du Père.

Ressembler au Père

Voilà notre vie : ressembler à Dieu comme des fils à leur père ; tel père tel fils, dit le langage populaire. On reconnaît les fils du Père céleste à ce qu’ils sont prêts à sacrifier leur vie pour ceux qui veulent la leur prendre. Vous ne me prenez pas la vie, a dit le Seigneur : Je vous la donne – victoire de l’amour sur la haine ! L’amour pour l’ennemi désamorce la haine. Le bien désamorce le mal. La Croix, signe infamant d’un supplice infligé, devient l’emblème du libre et glorieux don de soi à ses bourreaux. Elle est l’insigne de celui qui prie pour que ses tortionnaires soient pardonnés : ne leur compte pas ce péché, disait saint Etienne le premier martyr. Extraordinaires et divines puissance et souveraineté des saints ! Les disciples du Roi sont des rois ; le Roi crucifié s’appelle Roi des rois, et Seigneur des seigneurs : en vérité, les saints, les martyrs et les justes qui, de tout temps, et de notre temps, ont préféré leurs ennemis à leur propre vie sont couronnés et sacrés de la royauté du Fils.

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 30 septembre)

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