Une belle image de Dieu –
Dans notre cheminement vers la Lumière de Noël, nous préparons une naissance. Et le Seigneur nous parle d’une fête. « Un homme offrait un grand repas et il avait invité beaucoup de monde ». Qui est cet homme ? – le Seigneur, le Père céleste, le grand Invitant, l’Hôte par excellence. La parabole nous donne de Dieu une représentation belle et généreuse. Quel est ce « grand repas » ? – sa parole, sa sagesse, sa vie, sa vérité, c’est-à-dire la connaissance de lui-même comme Père aimant et hospitalier. Il envoie son Fils dans le monde pour le nourrir et l’abreuver, et se donner lui-même à lui en nourriture. Le temps du carême de la Nativité est ainsi la préparation à la fête divine, au banquet divin, en un mot : l’Eucharistie. Peut-on trouver une représentation plus positive de la Divinité ? – un dieu hôte, qui nourrit ses invités de sa parole et de sa vie, de la grâce de son Esprit, de sa propre chair et de son propre sang ! Dieu est un Père qui veut le bonheur des hommes, les réjouir en les accueillant dans sa maison pour passer de bons moments ensemble, et être divinement heureux.
L’Église
Que veut dire cette invitation ? – Mais c’est la définition même de l’Église, le grec ekklèsia ne veut pas dire autre chose qu’invitation. L’Église de Dieu est une invitation au banquet offert par Dieu Père. Et comment se fait cette invitation ? – Le Père invite par sa parole, son Fils, qui dans l’Esprit parle de la bouche des prophètes. Et le Fils parle lui-même, quand, dans l’humanité qu’Il se donne par l’Incarnation, Il reçoit un visage, une bouche et des lèvres pour prononcer l’invitation : « si quelqu’un a soif, qu’il vienne et qu’il boive ! » (Jean 7, 37). Le Père invite par son Esprit, qui attire les hommes vers le Fils ; par les circonstances de la vie, par les rencontres que nous faisons, ces personnes qui nous mettent sur la voie ou nous accompagnent, particulièrement les saints.
« Beaucoup », non « tous les hommes »
La parabole dit que le Maître invite, non tous les hommes, mais un grand nombre, pourquoi ? – pour laisser à certains la liberté de venir d’eux-mêmes. Il en invite beaucoup, et cela crée un mouvement, sans aucune contrainte ; cela peut donner envie à ceux qui n’ont pas directement entendu l’invitation, et qui n’ont pas reçu de révélation particulière, d’enseignement ou de témoignage clairs : pourtant ils ont envie de venir, ce qui prouve la présence du saint Esprit. Il existe une invitation claire par la prédication, par le témoignage péremptoire, par la publication de la Parole, car nul ne peut ignorer l’existence de la sainte Écriture. Les prophètes lancent continuellement l’invitation à se réjouir de la lumière divine, notamment Isaïe, que nous lisons en ce temps.
L’invitation mutuelle
Mais il y a également une foule de personnes qui n’ont pas entendu clairement l’appel et qui se glissent dans l’ombre des invités. Notre époque en compte, aussi nombreuses que le grand nombre des invités, mais elles appartiennent à cet espace indéterminé que respecte Dieu-Hôte. Ce sont ceux-là qu’Il envoie chercher quand les invités de la première heure se récusent ! Quel temps magnifique que ce jeûne de la Nativité ! En Occident on l’appelle « Avent », qui veut dire la venue de Dieu dans le monde ; et on invite celui-ci : « Viens, Seigneur Jésus, viens ! » Nous l’appelons à demeurer chez nous. Nous l’invitons ; Il nous invite, ou encore s’invite, comme chez Zachée ! La gloire de Noël est dans cette invitation mutuelle de l’homme et de son Dieu. L’Eucharistie est la table de Dieu : elle est également notre table, à laquelle nous convions notre Seigneur et Hôte, qui prend son repas avec les pécheurs.