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3ème dimanche après la Croix : Luc 6, 31-36. L’amour pour les ennemis.

Maximus_Confessor

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Imiter le Père céleste –

Dimanche dernier, nous nous sommes émerveillés de la munificence et de la générosité de notre Dieu. Nous avons admiré la puissance créatrice de son amour qui, comme une grande lumière, attire toutes les créatures du non-être à l’être et les rassemble pour qu’elles entendent sa parole. Aujourd’hui, le même Seigneur nous invite à devenir les imitateurs ressemblants de la bonté du Père céleste.

L’image parfaite de Dieu

Comme Il le faisait lors de la pêche miraculeuse, Il construit pour nous une belle image de la Divinité. Le Verbe incarné est Celui qui nous offre de celle-ci la construction mentale et cordiale parfaite : Communion de Personnes dans un amour ineffable ; Communion dans le même amour avec l’humanité par les personnes humaines ; Rayonnement de la gloire divine d’un amour généreux, inconditionné, inconditionnel et inconditionnant ; Communion des uns et des autres dans un même et unique Esprit divin ; Miséricorde inépuisable d’un Dieu d’amour que rien ni personne ne peut offenser, humilier ou tuer définitivement – un amour que rien ni personne ne peut empêcher d’être amour.

Ressembler à Dieu

Le Seigneur Jésus, le Fils, nous invite à imiter son Père qui est notre Père. Le but de la vie est de ressembler à Dieu. L’image magnifique que le Sauveur nous offre de la Divinité est également le projet magnifique d’une humanité déifiée par la ressemblance avec son Créateur. Aimer ses ennemis ; répondre au mal par le bien ; aimer du même amour les bons et les méchants – telle sera notre ressemblance avec le Fils, image parfaite du Père. Saint Maxime, dans ses Centuries sur l’amour développe ce message évangélique. « On ne saurait posséder [l’amour parfait], écrit-il, tant qu’on n’aime pas également tous les hommes, à l’exemple de Dieu… » (I, 61). Et encore : l’amour parfait « aime également tous les hommes, les bons à titre d’amis, les méchants à titre d’ennemis, pour leur faire du bien, les supporter, endurer patiemment tout ce qu’on reçoit de leur part, refusant obstinément d’y voir la malice, allant jusqu’à souffrir pour eux si l’occasion s’en présente » (I, 71).

Amour du Seigneur et du prochain

Or, c’est parce qu’il aime le Seigneur, que le disciple reçoit la grâce d’aimer tous les hommes sans distinction. Comment en effet ne pas aimer celui que le Sauveur aime et pour lequel Il a donné sa vie ? Comment, si on aime Dieu, ne pas aspirer de tout son être à le suivre, à l’imiter et à lui ressembler dans l’amour miséricordieux qu’Il a pour tous ? Tant que nous n’aimons pas comme Il aime, nous sommes encore séparés de lui, ce qui est insupportable si nous l’aimons. « Un tel, tu le détestes ; cet autre, tu ne l’aimes, ni le détestes ; celui-ci, tu l’aimes, mais très modérément ; celui-là, tu l’aimes intensément…. À ces différences, reconnais que tu es loin de l’amour parfait qui se propose d’aimer également tous les hommes » (II, 10). Le but de notre vie c’est d’aimer comme le Christ aime.

La joie des saints

Celui à qui il est donné de connaître cette ouverture universelle du cœur, et d’éprouver de la compassion non seulement pour ses propres ennemis, mais pour les ennemis du Christ, aura atteint la stature des saints. La Mère de Dieu, en tout premier, éprouva de la compassion pour les bourreaux de son Fils et son Seigneur qui se privaient eux-mêmes de la béatitude des élus. La compassion est la douleur que tu ressens en voyant ton frère se priver lui-même librement du Paradis et du Royaume. Le mal en effet est la privation d’un bien (III, 29) et l’enfer la libre frustration du banquet préparé pour les saints et les amis de Dieu. Nous sommes appelés à être « les fils du Très-Haut » ; le saint Esprit veut nous faire connaître l’amour du Christ et nous affilier ainsi au Père céleste. Pensons à tout cela ; faisons-en le principe de notre vie et nous pourrons, dès maintenant, connaître le bonheur auquel notre cœur légitimement aspire. Aimant ses ennemis et intercédant pour leur salut,  le Sauveur rayonnait d’amour et de la joie de la Résurrection.

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 29 septembre 2019)

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