” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

3ème dimanche de Carême Évangile : Marc 8, 34 – 9, 1. Vénération de la Croix

La croix Louveciennes

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Le Carême, célébration de la Résurrection –

Pendant le grand Carême, et pendant toute l’année, le dimanche est toujours la célébration de la Résurrection. Le Christ est ressuscité. La Résurrection est un avenir pour chacun d’entre nous, mais, pour le Christ, elle est déjà accomplie. Le cycle liturgique annuel, comme le cycle hebdomadaire, et la grande quarantaine de Pâques elle-même, sont des modes d’assimilation par les croyants, sur le registre chronologique, de ce qui est accompli sur le registre du temps absolu, cette sorte de méta temps, présent permanent du « tout est accompli ». La vie dans l’Église, la vie liturgique et communautaire, et notre vie sociale également, consistent, pendant cette période, à rejoindre la réalité du mystère pascal, à communier à la Pâque réactualisée du Verbe.

La glorification du Seigneur de gloire

Elles consistent à nous approprier la démarche des catéchumènes qui est, elle-même, une appropriation de la mort et de la résurrection du Christ. Nous ne sommes pas seulement des imitateurs du Christ et de ses disciples : nous nous unissons personnellement à l’événement divino humain de victoire sur la mort. C’est pourquoi, la méthode mystagogique que propose l’Église dans les offices vénérables qu’elle célèbre, est fondée sur la glorification du Seigneur de gloire. En ce troisième dimanche de Carême, nous vénérons la sainte et vivifiante Croix ; nous nous prosternons devant elle ; nous l’embrassons avec amour ; nous nous en signons ; et nous présentons notre adoration, non au bois matériel, mais à celui qui, sur elle et par elle, a fait et fait triompher l’amour sur la haine, la connaissance sur l’ignorance, la foi sur l’incroyance, l’humanité sur la méchanceté et la déshumanité.

Hommage au Vainqueur

Le saint Carême est un temps de célébration, de louange, d’hommage rendu au Vainqueur de la mort ; les baptisés et les catéchumènes à leur suite y chantent le triomphe de la foi, de la beauté et de la bonté.  «  Devant ta croix, nous nous prosternons, ô Maître ! Et ta sainte résurrection, nous la chantons ! » Et nous découvrons que la glorification du Ressuscité est le fondement de tout repentir. C’est bien parce que le Seigneur est si beau, si grand, si bon, si vrai, si vivant, si humain et si divin, que nos péchés nous apparaissent dans toute leur folie et leur horreur. Le repentir naît de la manifestation de l’amour divin. Il est une blessure de la conscience qu’illumine la beauté de la Croix. Le repentir ne naît pas d’une introspection ou d’une confrontation à soi et à l’image qu’on se fait de soi-même ; il n’est pas lié à l’amour narcissique de soi. « Prendre sa croix » consiste à « suivre le Christ » jusqu’à sa propre croix à lui, pour que sa croix illumine la nôtre et que naissent les larmes d’un cœur désolé d’avoir si mal suivi le Maître, si mal aimé l’Amour en personne ; douloureusement désolé d’avoir gâché la grâce baptismale, d’avoir perdu le temps donné par le Seigneur, de s’être continuellement préféré soi-même à tout et à tous, sans connaître l’amour pour Dieu et pour le prochain.

Le repentir

Le repentir est la désolation d’un cœur qui voit qu’il s’est privé de l’allégresse des saints et qui n’ose espérer qu’une possibilité lui soit encore offerte de se relever et de reprendre la voie que lui indique le Sauveur. Nous n’osons croire que l’amour soit encore pour nous. Nos péchés nous rendent vulnérables au plus grand des péchés : le découragement. Or, le repentir est l’inverse du découragement : terrassé par la confrontation de sa vie à la lumière divine, le pécheur repentant trouve dans la lumière même de la Croix, lumière de miséricorde et de pardon, triomphant amour divin, la force de se relever. Puisque l’amour a vaincu ; puisque la mort a perdu son pouvoir ; puisque le péché est vaincu, j’ose croire que, moi aussi, je peux me relever, prendre ma croix, suivre le Christ en nouveau catéchumène, en nouveau disciple, et participer à la jubilation des invités au Banquet !

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », dimanche 22 mars 2020)