« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

3ème dimanche de Carême: Marc 8, 34 – 9, 1

Croix orthodoxe

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La mort volontaire –

Le message de ce jour concerne le sens de la Croix. Prendre sa croix et suivre Jésus ; donner sa vie pour l’Évangile ; renoncer à soi – toutes ces injonctions classiques et particulièrement actuelles en temps de Carême s’inscrivent dans le projet divin annoncé dans l’évangile que nous venons d’entendre. Certains disciples de Jésus Christ connaîtront la puissance de son Royaume avant leur propre mort. Cette annonce paradoxale stimule en nous le désir du progrès spirituel ! Allons, suivons le Christ avec ferveur et enthousiasme ! Nous aussi, mourons avec lui, comme le dira Thomas le jour du réveil de Lazare : entrons dans la mort avec Jésus, puisque cette mort volontaire ouvre à la vie ; entrons dans la mort avant notre propre mort afin de connaître la Royaume. La mort et le trépas subis comme conséquences du péché ne nous intéressent pas.

Aujourd’hui

Nous appartenons à la nouvelle génération de l’humanité, celle qui peut anticiper la mort pour connaître, dès ici-bas, dès maintenant, la vie du Royaume. Dès maintenant ? qu’est-ce à dire ? Nous croyions que le Royaume était pour après, pour une vie après la vie, pour l’au-delà, pour un arrière-monde, comme dit Nietszche – en tout cas, pour plus tard. Nous avons relégué le Salut dans un avenir probable. Nous conjuguons le Salut au futur. En fait, s’il est vrai que le Christ et la vie éternelle en lui par le saint Esprit constituent l’avenir de l’homme et de l’humanité entière – « Il viendra dans la gloire » -, il nous est annoncé aujourd’hui que le Royaume est pour maintenant, pas seulement après la mort, mais avant la mort. Le temps est relatif à la foi. Le Christ est le Seigneur du temps, de l’espace, de tous les mondes et de tous les temps.

Le Christ présent

Qui le suit entre dans son temps à lui, et anticipe l’accomplissement de tout. Il conjugue le Salut au présent : aujourd’hui est le Salut ; aujourd’hui le Christ ressuscite ; aujourd’hui, Il vient avec gloire. Le temps du Carême fait de nos divers chemins ascétiques – prière, jeûne, aumône – des portes ouvertes à la présence du Christ par l’Esprit saint. En fait nous expérimentons tous les registres du temps. L’action liturgique consiste à « faire mémoire », comme le dit la prière : cette mémoire est une conscience de tous les temps et de tous les lieux ; elle est un présent global ; un méta-temps qui synthétise ce qui fut, ce qui est et ce qui sera, comme le chante l’Apocalypse – l’Alpha et de l’Oméga de l’iconographie romane. Et ceux qui acquièrent cette conscience du Christ dont parle l’Apôtre, et qui acquièrent l’Esprit saint dont Il déborde, connaîtront le Royaume dans toute sa puissance avant leur propre repos. Dès cette vie, l’homme peut goûter le Royaume, dès aujourd’hui il peut communier à la vie du Christ, à son amour, à sa sagesse. L’au-delà est ici-bas pour ceux qui prennent leur croix et qui suivent le Christ. Nous pouvons dès aujourd’hui, dans l’aujourd’hui et à l’heure du Seigneur, le voir présent en tout et en tous. Cela veut dire que le Carême est déjà en quelque sorte la Pentecôte.

Le Carême et l’Esprit saint

Le Christ ressuscité est présent dans son Église par le saint Esprit et chaque dimanche de Carême chante la Résurrection. Et l’Esprit également descend continuellement en ce temps et nous rend savoureuses toutes les paroles du Verbe. Il nous montre non seulement la présence universelle du Dieu Homme, mais également le sens de notre vie personnelle, et Il nous révèle que la Croix et la Résurrection constituent le sens de l’Histoire. Voir le Royaume de Dieu en sa puissance, c’est avoir l’intuition de l’omniprésence divine et du sens divin de tout – signification et orientation de tout – ; c’est encore voir les signes du Royaume en ce monde ; et, fondamentalement, rendre grâce : l’action de grâce naît de la conscience et de la saveur des bienfaits visibles et invisibles de Dieu en nous et autour de nous. Celui qui rend grâce a déjà la vision charismatique du Royaume.

(Radio Notre-Dame 19 mars 2017)