« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Dimanche de tous les saints 2020 : Matthieu 10, 32-33, 37-38 ; 19, 27-30.

archimandrite Sophrony

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Les saints, c’est nous –

Le dimanche qui suit la Pentecôte est dédié à tous les saints. Mais il ne s’agit pas, d’après l’évangile que nous venons d’entendre, des saints du passé. Les saints ne sont pas seulement les autres, des hommes et des femmes qui ont été canonisés autrefois ou plus récemment, comme saint Sophrone le Nouveau ou saint Païssios l’Athonite. Non : la sainteté, c’est pour maintenant ! Le futur grammatical qu’emploie notre Maître en ce jour nous désigne : qui me reconnaîtra… Je le reconnaîtrai devant le Père. Et ce futur désigne également notre avenir à tous, la perspective du Jugement dernier. La question de la sainteté est d’actualité. Pourquoi ? – parce que la sainteté de ses membres atteste la vie du Corps.

Le Christ présent par les saints

Le Christ vit dans la société civile et dans l’ensemble de la Création par la sainteté de ses membres. La communauté humaine planétaire est soutenue par la présence des justes et des saints au milieu d’elle. Saint Justin le Philosophe écrit que « si Dieu retarde la catastrophe qui doit bouleverser l’univers… c’est en raison de la famille des chrétiens, en qui Il voit un motif de conserver le monde » (Apologie II, 7). A l’époque de l’oppression bolchévique, c’est la présence des saints et des martyrs dans la société qui a maintenue celle-ci en vie pour des temps meilleurs. Tout récemment, l’expérience de la pandémie l’a encore montré : la présence d’un nombre incalculable de personnes choisissant le Christ tous les jours, priant pour le Salut du monde, intercédant pour que le fléau soit écarté, portant dans leur prière les malades et les soignants, priant pour les gouvernants, se sanctifiant eux-mêmes dans le jeûne et le repentir, a fait que notre monde a été préservé du pire.

L’utilité des saints

A nous maintenant d’en tirer la leçon. La présence des saints, des hommes et des femmes de sérénité, de bienveillance et de discernement protégera ce monde de la folie de ceux qui le gouvernent, ou qui voudraient en être les maîtres. La sainteté est ce qu’il y a de plus utile à la société. Elle est la puissance compatissante que le Seigneur exerce à travers ses membres, de façon organique. Tous les saints, et ils sont si nombreux, ne savent pas qu’ils en sont. La plupart se considère comme pécheresse. Les saints sont des canaux souvent inconscients de la bienveillance divine parmi les hommes. Nos paroisses, nos familles, nos monastères, nos synodes épiscopaux sont remplis de saintes personnes, de justes et de sages selon Dieu par lesquels triomphe le plan du Seigneur qui est toujours de faire miséricorde. Aujourd’hui, comme au temps de Noé ou d’Abraham, par exemple, le Seigneur a voulu, par considération pour les justes et les innocents, retenir le désastre où s’engageait l’humanité, en dépit des sceptiques, des cyniques, et des conspirationnistes. La sainteté est, non pas une catégorie morale ou juridique, mais une réalité charismatique.

Le Christ présent dans son monde

Elle est, venant avec puissance, la présence de Dieu en son monde. Le Seigneur, non seulement est présent parmi les saints, mais Il est présent par eux au milieu de ceux qui ne le sont pas encore, agneaux au milieu des loups, lumières allumées dans les ténèbres, « sel de la terre », chastes et vierges au milieu des débauchés. Prendre sa croix et suivre le Christ ne consiste pas à lutter pour le triomphe d’une idéologie ou d’un ordre moral. Cela consiste à être, invisiblement souvent, « dignes du Christ », levain dans la pâte, ferment d’humanité véritable, semence évangélique de vie et de joie. Qui se sanctifie, sanctifie et sauve le monde de l’intérieur par sa propre personne et allège les tourments de ceux qui souffrent. Le vrai combat est celui qui se mène pour la manifestation de l’amour de Dieu en ce monde et dans celui qui vient.

(Radio Notre-Dame, « Lumière de la Orthodoxie », dimanche 14 juin 2020)