Le renouveau –
Le temps pascal est celui du renouveau de la Foi et de l’expérience communautaire de l’Église, du renouveau même de l’Esprit qu’exhale le Verbe ressuscité ; c’est le temps du renouvellement des relations humaines, de la fraternité, de l’amitié et de l’amour conjugal – en fait : le renouveau de tout, par la jouvence de l’Esprit. « Je rends tout nouveau ! », dit « Celui qui siège sur le trône », dans l’Apocalypse dont nous pouvons relire tout le chapitre 21. Dans les maisons elles-mêmes, on a tout astiqué pour que la lumière brille, et l’on porte des habits neufs pour venir à l’église la nuit de Pâques.
La célébration nouvelle
Mais l’évangile de ce jour nous initie au renouvellement même de notre culte, de notre célébration, de notre conception du service liturgique. Regardons ces femmes, ces myrrhophores, ce bon et courageux Joseph d’Arimathie : avec quel amour, quelle tendresse, quelle délicatesse, quelle précaution, avec quel respect, avec quelle conscience du cœur, nous les voyons entourer le Sauveur, porter son corps et l’enrouler dans un linceul vierge. Disons encore : avec quelle stupeur, quel étonnement, une terreur religieuse, de la crainte, de l’émerveillement, de la perplexité, avec quel bouleversement de tout leur être, ces belles et saintes myrrhophores, belles d’une féminité transfigurée, ont voulu accomplir leur office ! Nous apprenons d’elles et du noble Joseph comment célébrer.
Le modèle évangélique
Les types du culte agréable à Dieu se trouvent dans l’Évangile. Nous aussi, nous apportons de l’encens, d’autres parfums et des offrandes variées pour honorer le Sauveur ; nous aussi, nous nous approchons de son Corps très pur et de son précieux Sang avec tendresse religieuse. Le culte biblique consiste, certes, dans les formes traditionnelles qu’il est précieux de respecter si l’on veut être uni à tous ceux et celles « qui craignent le Seigneur et qui gardent ses commandements », comme dit une prière de vêpres. Les rites sacrés hérités de la Loi et des Prophètes, des Apôtres et des Pères, nous sont infiniment chers car ils nous ont été confiés par le Seigneur Lui-même : « faites ceci », a-t-Il dit plus d’une fois, à Abraham, à Moïse et aux saints apôtres.
« En Esprit et en Vérité »
Les belles myrrhophores, parmi lesquelles il faut compter la Mère de Dieu, « l’autre Marie », selon saint Grégoire de Thessalonique, voulaient de tout leur cœur accomplir ces rites traditionnels qui doivent être faits. Or, ces rites, ces formes religieuses, nous ont été enseignés par Dieu afin que nous lui manifestions notre amour. Le Verbe s’est fait chair et s’est fait homme en manifestant ainsi son incompréhensible amour pour l’homme. Il s’est ainsi mis à la disposition de notre propre amour. Dans sa mort vivifiante, Il remit l’esprit entre les mains du Père, et Il remit son Corps entre les mains des hommes. La tradition sacramentelle nous a été donnée pour que, par elle, nous manifestions toute notre tendresse et toute notre sollicitude à l’égard du Seigneur qui s’est fait mortel, souffrant et fragile, se livrant sans défense à la méchanceté des hommes, et se livrant également à leur amour et à leur culte « en Esprit et en Vérité », plein de douceur et de tendresse.