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Évangile de la Pentecôte : Jean 7, 37-52 0 à 8, 12

Pentecote

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La Couronne de l’Histoire –

Aujourd’hui l’Esprit couronne tous les temps de l’Histoire universelle et toutes les cultures. Il est ce second Paraclet dont le Christ a parlé, « l’Esprit issu du Père » (Jn 15, 26). Dans la vie de l’Église, on progresse constamment vers un accomplissement : l’Annonciation, ou Conception miraculeuse de l’Immaculé Fils unique et Verbe de Dieu, est l’accomplissement du message des saints prophètes ; la glorieuse naissance de ce même Dieu et Homme à Bethléem est celle de la Descendance promise à Ève (Gn 3, 15) ; le saint Baptême est l’aboutissement du cycles des théophanies ; la Pâque de Jésus Christ est le terme tant recherché de la grande cinquantaine que suivent ses disciples ; l’Ascension est le terme de tout le processus de glorification du Fils par ses disciples et par son Père ; et nous célébrons aujourd’hui la glorieuse Descente de l’Esprit promis par le Verbe, ce grand Précurseur de l’Esprit, comme l’ont appelé certains de nos théologiens.

Le mystère des commencements

En même temps, tous ces aboutissements, pour ne parler que des plus importants, sont des commencements. Ce sont des commencements attendus de toute éternité et avec impatience et flamme. Le seul commencement qui n’ait pas été attendu est le premier, le principe et l’initiale de tout être créé. Et encore, certains de nos théologiens mystiques diront que le Créateur en avait le projet atemporel. Toujours est-il que le jour de la Résurrection est le Huitième jour, celui qui couronne le grand Sabbat du Créateur qui se rétracta pour laisser un espace de liberté aux créatures. Et ce jour Huit est simultanément le premier du temps nouveau instauré quand le Verbe se dressa depuis le Tombeau « porteur de vie, plus resplendissant en vérité que le Paradis, plus étincelant qu’aucune demeure royale… source de notre résurrection ».

La pédagogie du Verbe

Liturgiquement parlant, chaque semaine tend vers le dimanche comme son accomplissement, jusqu’à Pâques ; ensuite, à partir du matin de la Résurrection, les semaines découlent de ce premier jour. Il en est de même pour le Couronnement des temps qu’est la Pentecôte. Tout l’évangile selon saint Jean, cet évangile de l’Esprit, comme on pourrait l’appeler, montre, surtout dans les chapitres 13 à 16, que la pédagogie du Verbe incarné a été toujours de préparer la venue du deuxième Paraclet. L’Esprit est bien Celui qui accomplit tout, comme dit la prière : Celui qui porte tout à sa plénitude ; notamment qui fait fructifier les paroles du Verbe. Celui-ci le dit bien : « quand viendra le Paraclet, Il  rendra témoignage de moi » (15, 26) ; « quand viendra l’Esprit de vérité, Il vous fera accéder à la vérité tout entière » (16, 13).

Les temps nouveaux

Le Christ présente l’Esprit comme Celui vers lequel tend toute sa propre mission, et comme Celui qui ouvre la porte à la vérité totale. C’est pourquoi la Pentecôte est à la fois le terme de toute l’économie du Verbe et le principe d’une plénitude que ses disciples, quand Il était encore avec eux, n’ont pas goûtée. Le Christ n’a pas fondé une institution religieuse. Il instaure pour l’humanité les temps nouveaux de l’Esprit. Les Apôtres, surtout saint Paul, l’ont bien compris, et les saints après eux, comme Séraphim : ce qu’on appelle le « christianisme » est la religion de l’Esprit. En celle-ci naissent des personnes conçues d’En Haut, fils et filles du Père par le même Esprit et ainsi frères et sœurs du Fils unique. Pour cela Jésus dit aujourd’hui en parlant de l’Esprit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et que boive celui qui croit en moi ! » ; et plus loin : « Je suis la Lumière du monde », Celui qui donne « la lumière de la vie ». Jésus Christ se révèle l’initiateur des temps nouveaux.

Le temps du repentir

Cela nous remplit de crainte car notre chrétienté a plus d’une fois éteint ce même Esprit et contredit la parole même du Verbe. Ainsi le temps de l’Esprit est en premier celui du repentir. Aux deuxièmes vêpres de la Pentecôte, les baptisés reçoivent la grâce de prier à genoux et d’implorer le pardon pour les péchés. En ce sens, l’ère de l’Esprit qu’instaure le Sauveur Jésus Christ est l’ère d’un repentir que l’humanité n’a jamais connu, celle de la conversion ou changement de mentalité, révolution mentale et culturelle. Tels sont la vocation des chrétiens et le défi qu’ils présentent au monde et dont ils auront à rendre compte. Au Dernier jour, le Fils nous dira : « qu’as-tu fait de l’Esprit que, d’auprès du Père, J’ai envoyé sur toi et sur le monde entier ?

(a.p. Marc-Antoine, Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie » 23.06.24)