Prier le saint Esprit –
Nous écoutons le saint Évangile et nous demandons au saint Esprit de nous révéler le sens de cette parole. Nous lui demandons de nous montrer en quoi cette parole s’adresse à nous de façon personnelle et comment elle est liée au temps liturgique. Nous lui demandons bien entendu de nous dire ce que cette parole dit à notre temps, à notre époque, à l’actualité dans laquelle nous sommes plus ou moins plongés. Ici est un des motifs du jeûne que nous suivons avant chaque célébration : nous jeûnons pour que la Parole nous soit révélée, peut-être plus exactement : pour que notre cœur, organe de la connaissance, soit capable d’entendre ce que le Verbe nous dit. En effet, le Seigneur nous parle toujours, mais nous n’entendons pas toujours !
Le lien entre les textes du jour
L’Esprit saint nous invite aujourd’hui à faire le lien entre l’épître du saint apôtre Paul et l’évangile. Au premier abord, il n’y a aucun rapport… L’évangile rapporte un évènement historique précis ; c’est un récit circonstancié. L’épître est un témoignage personnel de l’Apôtre. Or, précisément, saint Paul répond à peu près à la question posé par Dieu à l’aveugle : « Que veux-tu que Je fasse pour toi ? » Il répond : « Le Christ Jésus est venu en ce monde sauver les pécheurs, dont je suis le premier ». Voilà donc le rapport entre les deux textes que nous venons d’entendre ! Jésus vient dans une région précise de ce monde, à proximité de Jéricho, que tout le monde connaît, et Il s’adresse à une personne précise qui le supplie.
Le lien avec l’Avent
Or, la relation entre l’épître et l’évangile s’éclaire encore par le saint Esprit. Considérons que ces paroles, celle de l’Apôtre et celle de Dieu le Verbe, sont prononcées dans le temps où nous sommes : celui de l’Avent, de la venue du Verbe dans le monde ; plus exactement : celui des deux venues, des deux avènements, à Bethléem et au dernier Jour. Plus exactement encore : ses nombreuses venues, sous différentes formes, car Il est venu parler à Abraham dans le ciel étoilé ; Il est venu parler à Moïse dans le désert ; Il s’est rendu présent en parlant par les prophètes, par la grâce du saint Esprit, comme nous le disons dans le Symbole de la Foi.
Les lamentations d’Adam
Mais, en ce temps privilégie où nous nous préparons à célébrer le premier avènement, le Christ Dieu vient vers nous ; Il vient vers son peuple ; Il vient vers chacun d’entre nous ; Il vient vers l’humanité souffrante de notre planète. Il vient « sauver les pécheurs » qui crient vers lui. Et Il instaure sa venue par une question : « que puis-Je faire pour toi ? » Extraordinaire question ! Comme si le Seigneur de tous les mondes, le créateur du ciel et de la terre, Celui qui façonna l’homme au premier Paradis, qui le plaça à la porte orientale de ce Paradis ; Celui qui entend les lamentations d’Adam qui crie, comme l’aveugle de ce jour : « Seigneur, miséricorde ! » – comme si Dieu le Verbe ne savait pas de quoi l’homme a besoin !
La connaissance selon l’Esprit
Le Seigneur vient dans le monde « sauver les pécheurs » et « de nouveau avec gloire Il vient juger les vivants et les morts ! » Le Seigneur sait que nous avons besoin d’être sauvés, illuminés et sanctifiés par son Esprit ; et Il sait que l’humanité a besoin du jugement suprême qui la purifiera de ses œuvres de mort. Aujourd’hui, et chaque matin, du reste, et dans chaque moment de prière solitaire ou liturgique, le Seigneur vient vers moi le pécheur et l’aveugle et me pose la question : « que puis-Je faire pour toi ? » C’est l’Ami de l’homme qui me parle. Il sollicite ma réponse précise : pas seulement « miséricorde ! » mais « que je voie ! », que je te voie, Seigneur, que je te connaisse, que je te chante et que je te célèbre ! Le Seigneur veut nous donner « la connaissance qui naît de la foi », la « connaissance selon l’Esprit », dont écrit saint Isaac le Syrien (Discours 18). Il est venu dans le monde pour être vu et connu.