» Le Christ est ressuscité !  »                   » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »               » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »               » Le Christ est ressuscité !  »       

Évangile du 13ème dimanche après la Pentecôte et avant la Croix – Jn 3, 13-17.

croix orthodoxe

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Le symbole grandiose – 

En ce dimanche avant l’Exaltation de la sainte et vivifiante Croix, le Seigneur Jésus donne Lui-même l’interprétation du symbole grandiose qui va être brandi dans la célébration du 14 septembre. La Croix sera, au cours de l’office de matines, élevée solennellement et abaissée non moins solennellement pendant que le peuple de Dieu prononcera quarante fois « Kyrie eleison ! Seigneur, miséricorde ! », cette courte et belle prière d’invocation de l’Esprit. La Croix est le mystère de l’Incarnation, ou plutôt du devenir-homme du Verbe.

Le Dieu-Homme

En se faisant chair et se faisant homme de Marie la Vierge et par la puissance de l’Esprit, le Verbe a opéré une descente vertigineuse au sein de la création tout entière et au sein de la société des hommes. Par une chute volontaire, Il s’est élancé des hauteurs et, semblable à certains oiseaux rapides ou à certains parachutes, Il a atterri parmi nous sans souffrir le moindre mal ; sa chute libre et fascinante a été amortie par la douceur de son amour, par la suavité de l’Esprit et de sa grâce incréée.

Le Salut universel

Quand on brandit la Croix dans le rite du 14 septembre, on lui fait toucher si possible le plafond de l’église avant de lui faire prendre contact avec le sol. Toute la verticalité de la Création, ciel et terre, est assumée. Bien plus, la Croix décrit la plongée indicible du Verbe créateur des mondes jusque dans la profondeur des enfers où gisent les morts de tous les siècles et de tous les peuples. Et c’est bien Celui qui, comme dit le Verbe, est descendu, c’est-à-dire lui-même, qui est monté au ciel à la droite de son Père et notre Père. Le Christ parle de lui-même comme d’un autre, afin d’exposer de façon plus éclatante le sacrement de son abnégation volontaire et de sa glorification à la droite du Père.

L’humilité de la Parole du Père

Incompréhensible pour nous, esprits bornés par l’état de créature et encore plus par nos péchés, incompréhensible est cette pénétration de la parole du Père dans les abîmes sans fond de la Création. Le Logos est chez lui en tout lieu, même là où Il s’immerge de façon humble et obscure. Les lieux les plus sombres, le Schéol ou l’Hadès parcourus par les ombres, accueillent le resplendissement, adouci par l’humilité, du Verbe du Père. Aucun lieu n’est condamné à l’absence de sens et de présence. Rien n’est absurde dans ce monde, ni au ciel, ni sur terre, ni sous terre. Les lieux cachés ont leur rationalité divine, la logique que leur confère le Logos. Ils ont leur vérité, car le Verbe descend dans la profondeur des mondes par la puissance de l’Esprit de vérité.

La glorification du Fils

Et quand Il remonte, quand la Croix est élevée jusqu’aux lieux célestes d’où elle est venue, lorsque le Verbe est glorifié, pendant que le peuple demeure en état d’épiclèse de l’Esprit, Il entraîne avec lui tous les lieux qu’Il a traversés, ainsi que leurs habitants : les enfers, la terre et les cieux des cieux sont dilatés par sa visite miséricordieuse, et glorieusement sauvés. Dieu sauve ! Dieu est Sauveur ! Tel est le message de la Croix. Il sauve en descendant des hauteurs et en s’enfonçant dans la bassesse pour en jaillir ensuite et laisser le monde, comme le Tombeau glorieux, rempli de son imprononçable présence, de sa prétendue absence qui sature en réalité toute situation et tout lieu de son Je-suis !

Le Père donne son Fils

Malgré notre petitesse, nous comprenons que le Père propulse sa propre Parole et Pensée, par l’énergie de son même Esprit, avec toute la force douce de son amour. Il « donne » son Fils ; Il « donne » sa parole, sa pensée, sa sagesse, sa raison divine en personne. Le saint Évangile renferme comme dans un coffre humble le trésor des richesses de la sagesse divine mise en terre pour y germer, y lever, y fleurir, y fructifier et y répandre des semences toujours nouvelles de vérité et de connaissance supra céleste. La sainte et vivifiante Croix est ainsi le signe surintelligible de l’immersion miséricordieuse et de l’émergence glorieuse du Fils de Dieu, de l’amour du Père et de la venue de l’Esprit. Elle annonce en effet une autre descente glorieuse, celle du Paraclet le jour de Pentecôte.

(a.p. Marc-Antoine, Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 11.09.2022 )
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