» Le Christ est ressuscité !  »                   » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »               » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »               » Le Christ est ressuscité !  »       

Évangile du 18ème dimanche après la Croix : Luc 19, 1-10, et de saint Maxime : Luc 12, 8-12.

Zachée

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Le Fils de Dieu – 

Les paroles successives, ou péricopes, que nous entendons et écoutons en ce temps qui suit la glorieuse Théophanie attirent l’attention de notre cœur, non seulement vers le Fils unique engendré du Père qui s’est manifesté sur les bords du Jourdain, mais encore vers l’Esprit dont les signes sont le souffle qui porte la colombe en son vol et qui enveloppe les personnes, et l’eau qui ruisselle, inonde et mouille entièrement. Nous reconnaissons le Fils unique et Verbe de Dieu en Jésus qui, dans l’épisode de ce jour, traverse la ville de Jéricho.

Le souffle de l’Esprit

Une détermination l’habite dans sa marche, celle de faire la volonté du Père. Il est poussé par l’Esprit ! Jésus Sauveur, Oint de l’Esprit du Père, immergé dans cet Esprit de toute pré éternité et inondé par lui, Jésus Pneumatophore est habité par l’Esprit et animé par lui ; à son tour, Il ruisselle de l’Esprit sur tout son entourage. Tout ce qu’Il fait ou dit, Il le fait et le dit dans la puissance du Paraclet : « Il traverse la ville », « Il lève les yeux », « Il dit ». Et ses paroles expriment l’urgence de sa mission charismatique : « il faut, dit-Il, que je demeure chez toi ». L’Esprit le presse de faire la volonté du Père, parce que le Fils « est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».

La connivence du Verbe et de l’Esprit

On ne glorifiera jamais assez la coïncidence du Verbe et de l’Esprit ; on ne louera jamais assez le Fils porteur et source seconde l’Esprit du Père, comme l’enseignent les saints Grégoire de Chypre et Grégoire de Thessalonique. Et nous voyons également l’Esprit agir en l’homme ! Aujourd’hui, nous faisons mémoire de saint Maxime le Confesseur qui souligne la synergie des volontés divine et humaine, des énergies incréées et créées, des deux libertés, celle de Dieu et celle de l’homme.

L’homme pneumatophore

Zachée est l’homme qui, en toute liberté, en toute libre volonté, « cherche à voir Jésus » ! L’Esprit anime en lui cette volonté : Zachée court vers le Seigneur ; il est « résolu » et déterminé, dit l’évangéliste ; il grimpe dans les hauteurs pour voir Jésus ; il l’accueille chez lui « avec joie » ; il partage ses biens avec les pauvres et se réconcilie avec ceux qu’il a pu offenser. Zachée, le Juste, dit son nom hébreux, est le croyant qu’anime l’Esprit ; Zachée pneumatophore rencontre le Fils de l’homme et Fils de Dieu porteur de l’Esprit du Père et porté par lui jusqu’à l’homme. Sa quête de Jésus procède de l’Esprit ; sa course est animée par Lui ; son agilité est charismatique ; son accueil témoigne de la grâce ; sa « joie » procède de l’Esprit, comme son aumône et son amour de la paix.

Le dialogue divino humain

Admirable est cette rencontre divino humaine provoquée par l’Esprit, qui conduit le Fils de l’homme vers l’homme pour le sauver: elle illustre toute la foi rappelée par les saints conciles œcuméniques. La vie dans le Christ est la communion des personnes divine et humaine ; elle est l’union totale et sans confusion des natures ; elle est l’expérience de la divino humanité par le saint Esprit. Car c’est Celui-ci qui, issu et jailli du Père, accomplit l’union du divin et de l’humain, dans le sein de la Vierge d’abord et dans la rencontre mystique ensuite de chaque personne créée mue par lui. L’Esprit, dit saint Cassien, est Celui qui libère la liberté en l’homme ; Il affranchit la liberté qu’Il a créée pour qu’elle rejoigne la liberté divine.

Une théophanie de l’Esprit

Ainsi, l’évangile que nous avons entendu en ce jour rapporte à son tour une authentique théophanie, une manifestation de l’Esprit qui est Dieu et qui agit à la fois dans le Fils unique engendré et en l’être humain pour que s’accomplisse la volonté du Père, qui est que tous soient sauvés et parviennent à la connaissance parfaite de la vérité. Simultanément, nous percevons que tout le sens du carême pascal est révélé ici : tension vers la Pentecôte, acquisition de l’Esprit de vie qui nous fait accueillir le Fils de Dieu dans la familiarité paradisiaque retrouvée !

(a.p. Marc-Antoine, Radio Notre-Dame, « Lumières de l’Orthodoxie », 21.1.24)