” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

Évangile du 19ème dimanche après La Croix : Luc 18, 35-43

Aveugle de Jericho DR

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L’initiation liturgique –

Quand nous écoutons la parole de Dieu, nous cherchons toujours à être sensibles au contexte dans lequel elle résonne. La parole que nous entendons aujourd’hui est à interpréter d’abord dans le contexte liturgique, ce temps de l’initiation à l’identité de Jésus Christ. Depuis son apparition dans la grotte de Bethléem, alors qu’Il était encore relativement caché, se pose la question de l’identité de cette personne fascinante qui attire, comme une bougie les animaux nocturnes, les sages de l’Extrême Orient, et les contemplatifs veillant sur les bêtes innocentes que l’on tond ou que l’on égorge sans qu’elles résistent.

Dieu manifesté

Les anges, plus avancés dans l’initiation divine, savent déjà glorifier l’Enfant « au plus haut des cieux » comme Dieu, comme Manifestation de la bienveillance divine parmi les hommes, et comme Artisan principal de la paix qui surpasse toute paix, que seul le Père céleste peut confier à son Fils et à son Esprit pour l’apporter au monde. Hérode lui-même a cru savoir qu’il s’agissait, dans la personne de ce nouveau-né, d’un rival menaçant son pouvoir, mais il n’a pas su qu’Il était Dieu et Seigneur. Le temps que nous vivons liturgiquement depuis l’adoration des Mages est celui où le bébé de la grotte apparait pour qui Il est ; c’est le temps de l’Épiphanie ou de le Théophanie : Jésus se révèle comme Seigneur et comme Dieu. Il s’est manifesté au bord du Jourdain comme l’Agneau qui porte le péché du monde ; Il s’est révélé comme Fils bien-aimé du Père, submergé par l’Esprit de ce même Père ; Il a terrassé dans le désert le Diable qui le prenait pour un simple homme. Il a parlé comme Roi, en invitant tous les hommes à entrer dans son Royaume par la conversion de leur cœur ; Il s’est laissé adorer et glorifier comme Dieu par le lépreux reconnaissant.

Le Messie

Aujourd’hui, Il se laisse appeler d’un nom qui le désigne comme Messie : « Jésus, Fils de David, miséricorde ! » Son identité de Messie humain et de Fils de Dieu construit une représentation dans la conscience du peuple qui l’entoure. La Théophanie, ou manifestation de la divinité de Jésus, se fait progressivement et commence à prendre une place dans l’Israël de Dieu. Et quand l’aveugle – car seul un aveugle peut y voir si clair ! -, quand l’aveugle répond à sa question, il l’appelle « Seigneur » : Seigneur, fais que je voie ! Certains diront que Seigneur veut simplement dire Monsieur. Mais Seigneur, c’est également Adonaï : « le Seigneur est Dieu et Il nous est apparu ! », chante le grand répons de matines. L’identité du Sauveur devient de plus en plus claire. Et Jésus, en grand mystagogue, laisse découvrir progressivement son identité, alors qu’Il pouvait se déclarer directement comme qui Il est, le Verbe fait chair ! Une théophanie est éclatante, ou bien, souvent, elle est une lumière croissante, éclairant lentement mais surement la conscience de l’homme bien disposé.

L’identité de Jésus

La parole de ce jour résonne liturgiquement, pédagogiquement, initiatiquement : le Père céleste dévoile par son Esprit que Jésus est son Fils co-éternel, bien plus : atemporel ! Nous avons souvent besoin de répondre, pour nous-mêmes et pour ceux qui nous entourent, à la question « qui est Jésus ? » ou « qui es-Tu, Jésus ? » ou encore à celle que Lui-même posait : « qui dites-vous que Je suis ? » La réponse à cette question, et la formation dans notre conscience d’une représentation claire de l’identité du Sauveur constituent la pierre de touche de toute notre vie, de toute notre prière et de tout notre espoir : seul un dieu peut être prié, et seul un dieu peut assumer l’humanité au point où le Sauveur l’assuma, c’est-à-dire en lui faisant franchir les portes de la mort. La Pâque du Sauveur se prépare déjà !

(A.p. M.-A.: Radio Notre-Dame, „Lumière de l’Orthodoxie”, 24 janvier 2021)