L’itinéraire du Maître –
Au Nom du Père et du Fils et du saint Esprit, depuis Noël, nous suivons le Christ selon l’itinéraire donné par le saint Évangile. Nous l’avons vu enfant à Bethléem, puis adulte au bord du Jourdain, ascète provoquant les démons au désert, puis, installé à Capharnaüm, commencer l’annonce du Royaume. Nous le voyons aujourd’hui manifester la puissance de sa divinité à l’égard du péché et de la corruption spectaculaire qu’il produit et que symbolise la lèpre. Pensons à cela : ayons conscience de Qui est Jésus, de quelle puissance Il est habité ! Pensons-y quand nous prononçons son Nom…
L’Esprit en Jésus Christ
La puissance divine de Jésus Christ est vraiment extraordinaire. Nous voyons que c’est la force de sa prière, celle avec laquelle Il invoque l’Esprit saint. Il ne dit rien à ces malheureux lépreux. Il ne leur dit pas, comme Il le fera plus tard avec d’autres malades : Soyez guéris de votre maladie ! Non : quand les lépreux le supplient et lui parlent comme à un vrai Seigneur – « Jésus, Maître, fais-nous miséricorde ! » – Il ne les console pas en leur promettant la guérison. Et c’est silencieusement, quand ils lui ont tourné le dos, qu’Il les guérit et de loin. Puissance de la prière de Jésus, le Fils de l’Homme, le Fils de Dieu ! Sans un mot, par sa seule volonté, par sa seule connexion avec le Père, par la seule puissance de l’Esprit qui l’habite, Il fait miséricorde. Croyons, nous aussi, à cela ! Nous supplions le Sauveur. Souvent, nous n’entendons pas une parole de sa bouche. Pourtant, Il va agir, silencieusement, discrètement, par le saint Esprit, quand nous n’attendrons peut-être plus d’être exaucés !
Le respect de la Loi
Il y a une raison semble-t-il dans le comportement du Sauveur aujourd’hui. Alors qu’Il a la puissance de guérir, alors même qu’Il exerce cette puissance thaumaturgique, le Verbe fait homme se montre respectueux de la Loi. « Allez vous montrer aux prêtres » veut bien dire que le Maître s’efface devant le ministère du Temple. Il est admirable que, alors qu’Il pouvait prendre l’avantage par rapport à l’institution religieuse établie, Il s’incline au contraire devant elle. Pourquoi fait-Il cela ? Mais toujours pour la même raison que nous invoquons souvent : Il respecte ce qu’Il a institué ; Il ne se met pas en contradiction avec lui-même. Les prêtres représentent ici la Loi. Il a donné la Loi par l’entremise de Moïse et Il est cohérent avec lui-même en apprenant aux hommes à respecter ce qu’Il a institué.
La Loi aide
Pensons que cet épisode historique nous prépare à accomplir notre propre histoire, notamment dans la perspective du Carême. La lèpre est le symbole même du péché. C’est une maladie qui rend insensible à la douleur du mal. Nous savons ce que c’est que de vivre dans le péché sans même nous en rendre compte. Combien de nos amis ne font plus la différence entre le bien et le mal, parce que le mal ne leur fait plus mal. Ce qui nous aide à ce moment-là c’est justement la Loi. Anesthésiés que nous sommes à l’égard de notre propre corruption, ce sont les commandements divins qui seront accessibles et clairs pour nous. Un saint contemporain disait que dans les moments d’impénitence la lecture des Dix Commandements donnés par le Verbe lui permettait de se ressaisir.
La loi évangélique
Un autre saint de notre temps, Sophrone le Nouveau, suggérait, pour prendre conscience de l’état de notre vie, la lecture des premiers chapitres de l’Évangile selon saint Mathieu : le chapitre des Béatitudes et tous les préceptes que le Seigneur donne dans ces pages nous aideront à guérir parce qu’ils nous permettront, en nous réfléchissant dans leur miroir, de prendre conscience de l’état de notre vie. Nous crions vers le Sauveur et lui nous répond d’aller lire ce qui est écrit dans la Loi pour découvrir que nos maux, notre lèpre et celle de l’humanité, viennent de nos transgressions des paroles de vie.
