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Evangile du 3ème dimanche de l’Avent: Luc 18, 35-43

Aveugle de Jericho DR

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La Terre sainte –

En entendant l’évangile de ce jour, pensons au contexte dans lequel cette parole nous est adressée. Nous ne pouvons pas être insensibles au fait que l’histoire rapportée par l’évangéliste se passe à Jéricho, dans un pays qui souffre la guerre ou qui vit sous sa menace. La prière et le cri « Fils de David, fais-nous miséricorde ! » sont sur les lèvres de ceux et celles qui, ces temps-ci, subissent de façon abominable l’horreur des attentats et des hostilités meurtrières de toute sorte. Un cœur disciple de Jésus Christ, c’est-à-dire du Fils de David, ne peut que se serrer de compassion pour les hommes et les femmes de cette région biblique. Et la souffrance vient, non seulement de la violence physique, attentats ou bombardements, mais de l’incapacité de voir la présence du Christ, le visage miséricordieux du Seigneur penché vers les hommes.

Le monde déchu

La condition humaine, dans son état de déchéance et de soumission à la souffrance et à la mort, connaît l’agonie de la vie dans laquelle tomba Adam quand il eut désobéi au commandement divin. Le cri répété de l’aveugle de Jéricho résonne comme le cri de l’humanité dont chaque personne humaine est porteuse ; le cri du Fils de Dieu à Gethsémani et au Golgotha est celui de tous par la bouche d’un seul ; l’appel de l’aveugle en ce jour est l’appel de tous. Ici est le mystère de la personne : elle ne crie pas seulement au nom de tous ; mais tous crient par sa voix, parce que la personne assume en elle-même l’universalité de l’homme. Ainsi nous apparaît, dans le contexte liturgique où cet évangile est lu, la profondeur du mystère de Noël.

Dieu parmi nous

Le Verbe divin est venu parmi les hommes, Il s’est fait l’un d’entre les hommes pour assumer, dans sa personne divine, les peines et les joies de toute l’humanité. Il vient dans le monde en réponse au cri de l’humanité, tout particulièrement en réponse à l’appel de son peuple. Le « Fils de David » fait miséricorde en se rendant présent dans son monde, en naissant dans son monde, après avoir été conçu en lui. Selon certains Pères, Dieu voulait se faire homme, parce que son plan prééternel est de manifester à l’homme l’image dont il porte le sceau. Toutefois, la déchéance de la créature humaine et le tourment de toutes les créatures visibles et invisibles en raison du péché adamique, font que sa venue est le baume, l’huile et la vie de la miséricorde qu’Il est en personne pour ceux qui crient vers lui.

Le cri d’Adam

Adam crie : « Fils de David, miséricorde ! » Adam, qui a vu le Seigneur au Paradis, veut « recouvrer la vue » et reconnaître dans la condition qui est maintenant la sienne la présence miséricordieuse de son Seigneur. Adam qui supplie aujourd’hui avec larmes est exaucé : il « retrouve aussitôt la vue », il « suit Jésus » le Verbe fait homme, il « célèbre la gloire de Dieu » et par lui tout le peuple « se met à adresser des louanges à Dieu ». Nous voyons avec l’optique que nous donne le Créateur. Et, nous aussi, nous pouvons voir son visage aimant, le célébrer et animer la vie liturgique de l’Église.

La mystique

Croyons-le : notre connaissance personnelle du Christ génère un vaste épanchement de grâce dans toute l’humanité dont nous sommes porteurs en tant que personne. Sachons que la rencontre mystique qui rend la personne apte à voir le Christ a des répercussions à l’intérieur même de l’humanité. Ce que vit chacun, toute l’humanité le vit en lui. Les saints le disent : « par un être humain, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort » ; par une seule personne, ceux qui sont dans les ténèbres, peuvent être vivifiés. D’un côté, la personne divine du Verbe apporte à Noël la connaissance parfaite du Père et la perfection de l’humanité ; de son côté, chaque personne humaine – vous, moi, lui, elle – peut, en réponse, s’ouvrir à cette lumière et la propager, de l’intérieur, à toute la communauté des baptisés et, par eux, à l’humanité entière. En l’aveugle crient tous les hommes ; et par lui, tous reçoivent lumière, vie et vérité. Telle est l’actualité du saint Évangile.

(a.p. Marc-Antoine, « Lumière de l’Orthodoxie », radio Notre-Dame, 3.12.23).