” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

Évangile du 4ème dimanche après la Croix : Luc 7, 11-16.

résurrection du fils de la veuve de NaÏm

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La forme de l’Histoire –

L’épisode rapporté en ce jour par le saint évangéliste Luc est un évènement historique. L’Histoire universelle est structurée par les interventions divines. Elle advient par la Création de l’espace et du temps. Elle est ponctuée par les actes divins, tout spécialement par le fait que le Créateur du ciel et de la terre et de tous les êtres visibles et invisibles, notamment de l’homme, se fait chair et se fait homme. L’évangile que nous venons d’entendre révèle le sens de l’Incarnation. Le Christ n’est pas seulement « un grand prophète qui s’est levé parmi nous » : Il est Dieu. L’expression magnifique « Dieu a pris en considération son peuple » est une périphrase pour « devenir homme », « devenir chair », « s’incarner ».

L’attente d’Israël

Elle est la réponse à toute l’attente d’Israël et à l’annonce même des prophètes. C’est pourquoi Jésus Christ n’est pas seulement un prophète, même très grand : Il est l’accomplissement des prophéties. Le Fils de David, le Désiré des nations, le Messie, le Fils de l’Homme, le Fils de Dieu, Dieu en personne, le Roi d’Israël, s’est fait homme pour être un homme parmi les hommes, un Juif parmi les Juifs, déambulant sur les routes de la Terre sainte. En ce jour, le Sauveur Jésus Christ accomplit un signe : en se penchant sur la veuve, en prenant en considération sa souffrance et en ressuscitant son fils mort depuis trois jours, Il révèle lui-même Qui Il est. Cette femme représente exactement ce peuple sur lequel Il se penche avec compassion, un peuple ravagé par le veuvage de son Époux divin, miné par la mort de son rejeton, sortant de la ville pour s’exiler dans le désert, l’émigration ou la déportation.

La Shoa

L’histoire du peuple juif est terrible, à l’époque de la venue humaine et charnelle de Dieu, ainsi qu’à toutes les époques qui ont suivi, jusqu’à l’horrible 20ème siècle, la détestable Shoah, extermination de près de 40% des Juifs du monde. Le Messie Jésus, à travers tous les temps, ceux de l’exil babylonien ou autres déportations, ceux de notre époque, se penche sur la souffrance de son peuple, semblable à une veuve dont le fils unique est mort. Jésus Christ est la réponse à la souffrance muette de son peuple, car cette femme pleure en silence. Son évangile, la bonne nouvelle de sa miséricorde, est adressé en tout premier lieu à son propre Israël. L’antisémitisme de certains chrétiens est une aberration parce que tu ne peux pas détester et livrer à la mort ceux que Dieu Lui-même a pris en considération en leur envoyant son Fils unique disposé à monter sur la Croix pour eux. Comment détester ceux que Dieu aime ? Comment laisser exécuter ceux pour qui le Seigneur voulut être exécuté ? Comment condamner à mort ceux dont le Messie a voulu prendre la place ?

Dieu donne sa vie

« Prendre en considération son peuple » est une expression bien faible quand il s’agit de donner en fait sa vie pour son peuple. Jésus le Messie est venu à Naïn, la Cité de la Joie, pour donner sa vie pour un mort ; Il a ressuscité un cadavre privé de vie ; Il a essuyé les larmes de la veuve humanité : « les larmes de la veuve coulent sur sa joue et montent jusqu’au ciel », dit la Parole (Siracide 35, 18), et c’est bien vrai. Pour le peuple juif, pour l’Église sa descendante immédiate, et pour l’humanité entière, le temps des larmes est l’heure de la rencontre avec le Seigneur de toute consolation. Toutes les souffrances qui abîment la planète, et celles qui la menacent tellement de mort, ont leur réponse dans le visage penché vers elle de son Créateur et de son Dieu.

La divine Consolation

Qu’une personne, consciente de son veuvage, c’est-à-dire consciente de vivre avec un dieu mort, consciente également de la corruption de ses œuvres, c’est-à-dire de vivre avec un enfant mort, se laisse rencontrer par le Fils de Dieu, par sa parole – « ne pleure pas ! » – par sa présence, par son amour, par sa sagesse, sa seigneurie ; qu’elle accepte de nouvelles noces avec son Créateur et le reconnaisse comme père de son fils – cette personne, ou ce peuple, ou cette humanité, entrera de nouveau dans la vie. À notre temps, l’Évangile fait une proposition pleine d’espérance : nous pouvons trouver en Jésus Christ la Clef vivante des impasses que nous rencontrons, dans la société civile, dans l’Église actuelle, dans nos peuples respectifs et dans la Création elle-même promise à la destruction.

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », dimanche 6 octobre 2019)
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