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Évangile du 4ème dimanche après la Croix : Luc 7, 11-16.

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Dieu est sensible –

Dans l’évangile que nous venons d’entendre, une expression nous a touchés les uns et les autres. Il est dit que le Sauveur, le Dieu Homme, le Verbe et Logos du Père, le Créateur du ciel et de la terre, Celui qui dit « que la lumière soit » et la lumière est, Celui qui a parlé à son serviteur Abraham et au grand théologien Moïse dans le buisson ardent, le Fils de la Vierge, est « ému dans ses entrailles » ! Cette expression magnifique et paradoxale témoigne de l’humanité de Dieu. Les saints Pères ont souvent développé le mystère selon lequel le Seigneur fait chair vit sur le mode humain ses caractères divins et son humanité de façon divine.

L’humanité de Dieu

L’humanité de Dieu, loin d’être artificielle ou le produit d’une forme d’anthropomorphisme de la part des croyants, est la manifestation tangible et palpable de son mode divin d’exister. Dieu révèle le divin de façon humaine et l’humain de façon divine. Ici est le fondement de la connaissance de Dieu que les chrétiens ont par la foi. Les saints conciles œcuméniques ont exprimé cette vérité et nous la proclamons tous les jours dans le Symbole de la Foi. Notre dogme christologique découle ainsi naturellement du saint Évangile. Le vrai Dieu se montre vrai Homme, le Dieu parfait un homme parfait. Dieu est « ému dans ses entrailles » ! Dieu a donc des « entrailles » ! Dieu est donc corporel ! Dieu est donc, non seulement humain, mais encore doué d’un sentiment maternel.

La maternité de Dieu

La révélation biblique le dit. Le mot hébreu traduit ici par « entrailles », le mot « rahamim », est un pluriel qui désigne les entrailles de la femme, l’utérus, ce lieu vénérable où elle conçoit et porte l’embryon. C’est également le lieu de son corps qui se contracte quand elle entend le petit pleurer, quand il lui dit qu’il a faim. « Une mère oublie-t-elle son nourrisson ? Cesse-t-elle d’avoir pitié du fruit de ses entrailles ? », chante Isaïe (49, 15). En son humanité, Dieu révèle ainsi qu’Il est, non seulement Celui qu’on appelle Père, mais également une mère pour les hommes. Il s’émeut de la souffrance des hommes, de leur faim et de leur soif de vérité, d’amour et de beauté. Les prophètes ont exprimé cela. Le cantique de Zacharie dans Saint-Luc annonce « les entrailles de miséricorde de notre Dieu qui d’En Haut nous a envoyé le Soleil levant » (Luc 1, 78) et saint Paul recommande aux Colossiens (3,12) de « se revêtir d’entrailles de miséricorde ». L’amour tendresse du Père, la chaleur de l’amour maternel caractérisent la relation que Dieu a avec son peuple.

Affinité divino humaine

L’émotion tendre qu’éprouve ici le Seigneur montre son affinité charnelle entre Lui et nous. Nous sommes de sa famille puisqu’Il vibre dans ses entrailles comme notre propre mère ou comme un frère. Le Christ, le Verbe incarné, révèle dans l’Évangile que la relation entre Dieu et son peuple est un lien de sang, une affinité familiale. Nos contemporains, souvent allergiques à tout ce qui concerne la Divinité biblique, peuvent précisément être touchés par cette expérience rapportée par le saint Évangile : celle d’un dieu humain, un dieu compatissant, un dieu qui comprend nos souffrances, notamment celles qui nous touchent dans notre chair – la maladie et la mort de nos proches. La théologie chrétienne est celle de l’humanité de Dieu et de la divinité de l’Homme : « nous sommes de sa race », est-il dit dans les Actes des apôtres (17, 29).

Les sources sémitiques de notre foi

Dieu est dans l’Homme et l’Homme est en Dieu, le mystère de la divino humanité est celui que le Christ nous rend accessible par son enseignement, son exemple et sa proximité immédiate dans les sacrements, surtout la sainte Eucharistie. Et cela, nous le saisissons quand nous nous ressourçons dans la Bible, dans le judaïsme, dans le fond sémitique de notre foi chrétienne, qui rend le message évangélique plus éloquent.

(a.p. Marc-Antoine, « Lumière de l’Orthodoxie », Radio Notre-Dame, 8.10.23)
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