Le premier avènement –
Chaque année, à la même période de l’Avent, ce carême de Noël, nous entendons ce même évangile. Nous admirons comment le saint Esprit a inspiré à nos Pères la juste répartition des lectures. De dimanche en dimanche, nous sommes nourris par la Parole dans le contexte même de la préparation à Noël. Celle-ci coïncide avec la préparation à la fin des temps. Nous le comprenons : nous allons faire mémoire de la première venue du Verbe dans le monde, son premier Avènement, quand Il se fit chair et se fit homme par la grâce du saint Esprit et le consentement de sa Mère très pure. C’est cette première et humble venue que nous glorifions à Noël, en compagnie des anges, des bergers et des mages venus d’Orient.
Le deuxième avènement
Mais nous commémorons également de ce qui vient. Nous l’entendons dans chaque célébration de la divine Liturgie : « Nous faisons mémoire de tout ce qui a été fait pour nous : la Croix, le Tombeau, la Résurrection du troisième jour, l’Ascension au ciel, le Siège à la droite, le second et glorieux nouvel Avènement ! » La mémoire inclut ce qui vient, ce qui se prépare : elle est prophétique et elle anticipe tout. Elle se situe déjà dans l’accomplissement de tout. Chaque célébration est ainsi une synthèse de tous les temps dans un moment unique et supra temporel. C’est cette seconde et glorieuse venue du Verbe que nous glorifions également en ce temps de l’Avent, en compagnie des anges, des saints et de tous les justes.
Relever la tête
À l’annonce de cette glorieuse et redoutable venue, nous sommes invités à nous lever, à nous relever si nous sommes tombés, à lever la tête, si nous sommes découragés, préoccupés ou terrifiés par ce qui se prépare. Le Verbe divin aujourd’hui prononce la parole de l’espérance : Il délie la femme courbée et la fait se relever ! Notre cœur entend au même moment ce qu’Il dit à la fin de l’évangile selon saint Luc (21, 28): « … les nations seront dans l’angoisse… les hommes mourront de frayeur dans l’attente de ce qui menacera le monde… Et alors on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée avec puissance et grande gloire. Lorsque cela commencera d’arriver, redressez-vous et redressez la tête ! » Et nous l’affirmons dans le Symbole : « De nouveau, avec gloire, Il vient, juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin ! »
Le signe de la Femme courbée
L’épisode rapporté en ce jour nous enseigne l’attitude juste devant les évènements qui agitent la planète et l’agiteront encore. Il nous enseigne le discernement à l’égard des contradictions qui éprouvent les croyants dans leur communauté ecclésiale, dans leur famille et dans leur propre vie. Dans les moments les plus sombres et les plus inquiétants, le Christ nous apprend à lever les yeux pour apercevoir la lumière de sa propre présence. Lui qui est déjà présent dans le monde par son premier avènement et qui délie aujourd’hui la femme courbée, voit l’horizon de sa propre seconde et glorieuse venue. Prophétiquement, Il se voit lui-même venir avec gloire et nous apprend à voir du même regard l’horizon de l’histoire humaine et celui de notre propre vie – l’au-delà des épreuves – par les charismes de la foi et de l’espérance.