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Évangile du 5ème dimanche après la Pentecôte: Matthieu 8, 28 à 9, 1

le possédé et les porcs gadaréniens

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Le grand amour de Dieu –

L’évangile que nous venons d’entendre, cet évangile paradoxal, se trouve en Saint-Marc 5, 16-18 et en Saint-Luc 8, 26-28, ce qui montre que l’Église a pris très au sérieux ce récit. L’attitude des démoniaques est particulièrement frappante : ils viennent vers Jésus, ils l’interrogent, ils l’implorent. Leur souffrance est grande et le Sauveur a de la compassion pour eux, puisqu’Il écoute leur supplication. C’est une manifestation du grand amour de Dieu pour toutes ses créatures, y compris les démons. Nous ne pensons pas toujours à la souffrance des démons.

La souffrance des démons

En réalité, la différence entre les anges déchus et les anges fidèles tient peut-être essentiellement au fait que les premiers gémissent alors que les seconds exultent. Le Diable et ses légions sont tristes et tourmentés parce qu’il y a quelque chose de la souffrance qu’ils infligent aux créatures qui les contamine. Et la façon dont l’amour de Dieu supporte leur méchanceté les tourmente. Surtout, le bonheur d’autrui, notamment de ceux qui s’aiment, les met au supplice.

Bien sûr, il y a des formes perverses de satisfaction à torturer autrui, mais cette satisfaction, ce plaisir que tirent les méchants de la douleur des innocents, est une jouissance de mort, privée du bonheur qui vient de la proximité de Dieu, et surtout une jouissance rigoureusement solitaire, car les démons, quoiqu’ils soient « légion » (Marc 5), ne connaissent qu’une solitude glacée. Ils ne peuvent prendre qui que ce soit à témoin de leur satisfaction ; ils ne la partagent pas, car il n’y a aucune forme de communion entre eux, entre eux et les créatures innocentes et, bien sûr, entre eux et le Créateur.

Les démons et les hommes

C’est pourquoi l‘évangile que nous venons d’entendre est bouleversant. Les démons s’approchent de Dieu pour quémander sa miséricorde et sortir de leur solitude infernale. Nous voyons qu’ils apprennent à dire « nous », ce qui est un premier signe de victoire sur l’Enfer. A l’inverse, dans ce récit, les hommes ont une attitude morbide puisque, au lieu de rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits, et ne comprenant même pas ce qui est arrivé, vivant d’une façon purement horizontale, ils rejettent le Seigneur, ils lui demandent de partir ! Et ils vont raconter ce qui s’est passé comme un accident qui leur est arrivé, puisqu’ils ont perdu beaucoup d’argent.

La dimension eschatologique

Cet évangile est paradoxal car les démons cherchent leur Salut en Dieu alors que les hommes en s’éloignant de lui vont à leur perte. Si nous pensons au second et glorieux Avènement du Christ, sachons qu’Il viendra peut-être sous les traits d’un enfant plein de douceur et sans pouvoir, comme Il est venu la première fois à Bethléem. Et alors, les démons qui font tellement, avec la complicité de certains hommes, souffrir l’humanité, pourront s’approcher de lui avec l’immense espoir d’être sauvés. Voici la dimension eschatologique du récit : le deuxième et redoutable avènement du Verbe sera-t-il le jour où Satan, le Prince des démons, sera touché par l’amour de Dieu et ainsi détrôné? C’est une question que nous ne pouvons pas ne pas poser… 

L’actualité

Une contemplation de l’actualité avec foi nous permet de guetter les signes des temps. Nous voyons dans les médias le visage terrifiant des bourreaux actuels de l’humanité, ce qui montre que la satisfaction qu’ils trouvent à faire le mal tourne à leur torture. Et nous voyons le visage des nombreux saints qui nous entourent tous les jours : ils sont beaux et doux. Nous savons également que l’humanité, dans une folie apparemment incurable, peut se détourner de Dieu et aller à ses propres affaires après l’avoir relégué de ce monde. Seigneur notre Dieu sauve-nous et sauve ton monde !

(a.p. Marc-Antoine)