Pauvreté et misère –
Chers Frères et Sœurs, l’évangile que nous avons entendu a toujours sa place en ce temps de préparation à Noël, même si, comme c’est le cas cette année, le carême de l’Avent n’est pas commencé. La parabole du pauvre et du mauvais riche éveille en nous par le saint Esprit un sentiment de responsabilité à l’égard de ceux qui, autour de nous, souffrent d’une façon ou d’une autre, de la pauvreté. Nous savons très bien que la pauvreté matérielle et même la misère, une très grande misère parfois, touche de nombreux êtres humains sur la terre. Nous sommes du reste beaucoup mieux informés de cette situation que ne l’étaient nos parents. Notre époque est un temps de révélation et bien des misères qu’on ne connaissait pas sont maintenant sous nos yeux par l’instrument des médias. Nous voyons nous-mêmes la souffrance des victimes de la sécheresse, de la maladie, des honteuses guerres de notre époque, des attentats et des sinistres si fréquents.
La pauvreté de proximité
Mais la parabole que nous offre notre Maître en ce jour oriente le regard de notre cœur vers la misère de proximité. Lazare est une personne qui est à la porte du riche. La souffrance de nos frères humains est à portée de main. Et, effectivement, dans nos grandes villes, nous rencontrons tous les jours, dans la rue, la pauvreté et la misère du prochain. Nous savons que cette souffrance est également celle que produit la maladie du corps et de l’âme. Et nous ne pouvons ignorer non plus que nos contemporains mendient à la porte de notre demeure ou à la porte de nos églises cette nourriture précieuse et cette boisson indispensable que constitue la parole de Dieu, ainsi que les sacrements et surtout la sainte et divine Eucharistie. La faim et la soif de Dieu sont à notre porte.
Le manque de la Parole
Nous avons tort de le nier, si cela nous arrive, quand nous pensons ou affirmons que nos contemporains se désintéressent de la question de Dieu. Nous trouvons des excuses faciles pour ne pas parler de la foi, pour occulter notre propre conviction religieuse et, trop souvent, nous ne répondons pas à ceux qui mendient tout près de nous, parmi nos amis, nos collègues de travail, nos voisins, nos ennemis eux-mêmes, une miette du Pain substantiel de la Parole. Nous omettons de donner un petit évangile, l’adresse d’une église ou d’une personne de foi ; nous omettons de demander à nos proches supposés indifférents leur nom ou celui de leur parent pour les mettre dans la prière : nous leur refusons l’aumône de la prière !
Partager la Foi
La préparation de la glorification du « Christ né pour nous », comme le chantent les anciennes matines occidentales de Noël, pourrait se faire dans le souci de partager avec ceux qui en manquent le vêtement de la vraie foi, le pain de la vérité divine, le vin de la grâce du saint Esprit. En privant notre prochain de la connaissance du Verbe incarné, nous nous privons nous-mêmes d’un grand bonheur, celui d’être les serviteurs de notre Maître et Seigneur, puisqu’en servant les pauvres c’est lui que nous glorifions !