” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

Évangile du dimanche 4 octobre : Luc 6, 31-36. L’amour pour les ennemis

CHRIST 2007-2

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Le courage de la différence –

Le message que le Christ Sauveur adresse en ce jour aux chrétiens ses disciples est bien actuel. Nous sommes entourés de bruits de guerre, d’attentats, de complots et de violence sous toutes sortes de formes. Le Sauveur invite ses disciples à avoir le courage d’être différents des autres membres de la société, sans pour autant les juger. Son message n’est pas celui d’un simple pacifisme. Il parle d’une non-violence active qui fait du chrétien un homme libre et, progressivement, un homme ressemblant à Dieu.

Le danger de l’orgueil

Ne pas être pareil aux autres ne suffit pas ; en soi le fait d’être différent n’a pas d’intérêt : il peut même avoir des conséquences très négatives comme l’orgueil, le sentiment de supériorité, le mépris de ceux qui ne croient pas, finalement une attitude sectaire. Les prétendus disciples du Sauveur peuvent devenir, s’ils ne prennent pas garde à eux-mêmes, des gens insupportables, des citoyens prétentieux, juges de tous et moralisateurs. Il ne s’agit donc pas seulement d’être différents, encore que le courage de la différence ait sa valeur : il s’agit d’aimer. Or l’amour est incompatible avec l’attitude sectaire.

Aimer l’ennemi

Un chrétien qui aime apportera à la société ce qui lui manque. Il ne se contente pas de penser avoir raison, par exemple dans les questions morales ou éthiques, dans les grands débats actuels autour de la fécondité et de la vie, autour de la question du couple. Il ne suffit pas d’avoir raison. Le Sauveur nous invite à aimer, par exemple ceux qui ne pensent pas comme nous ou bien, plus gravement, ceux qui, de notre point de vue, sont des ennemis, puisqu’ils font du mal aux hommes, pensons-nous ; ils promulguent des lois ennemies de nos enfants, de nos familles ; ils sacrifient des petits enfants portés par leur mère presque à terme… Voilà les ennemis… Des ennemis encore, ceux qui, pensent certains, conçoivent des fléaux, en artisans de crimes contre l’humanité…

Les bruits de guerre

Notre époque est obsédée par des idées de guerre. Certains voient des ennemis partout et les principes mêmes du gouvernement légitime sont discrédités. Le Christ nous dit d’aimer plutôt que d’entrer en guerre. Est-ce que cela veut dire tout permettre ? Non ; un ennemi reste un ennemi ; celui menace mon enfant, ma famille, la société humaine, reste un prédateur. Le Sauveur ose nous inviter à aimer, à croire que l’amour est une puissance extraordinaire, victorieuse de la mort. Saint Martin promit de se tenir sans armes devant l’ennemi : qui sait si la vocation de ce catéchumène n’était pas d’aimer en première ligne ? Aimer les ennemis, les siens, ceux des autres, ceux de nos proches : impossible à nos yeux !

Les chrétiens ne sont pas des héros

Mais le Sauveur n’annonce pas un programme héroïque qui ferait des chrétiens des gens supérieurs aux autres, vainqueurs par les armes de l’amour, des sortes de chevaliers de la divine compassion et de la non-violence évangélique ! Non : le Christ parle de ressembler à Dieu ! L’enjeu du paradoxal amour est la conformité au Père céleste et à son image parfaite, Jésus Christ qui nous parle aujourd’hui. Adoptons un comportement divin ; cherchons toujours ce que ferait le Seigneur à notre place, et à aimer comme Il aime. Ainsi, dans le contexte actuel de pandémie, de dérives écologiques ou prétendues bioéthiques, un effort immense nous est demandé : au lieu d’être des agents de guerre par tous les médias et les réseaux dont nous disposons, soyons des souverains, des sages, des citoyens qui disent Oui, qui disent Non, avec sérénité et avec amour pour ceux à qui, selon leur conscience, ils croient devoir s’opposer.

Aimer sans tout accepter

On peut dire Non sans juger et sans détester. Aimer l’adversaire c’est intercéder ou rendre grâce à Dieu pour lui ; c’est être prêt à donner sa vie pour lui. Calculons, avant de prendre un parti ou un autre, combien de temps nous consacrons à prier pour ceux qui, d’après nous, font le mal ou se préparent à le faire.

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », dimanche 4 octobre 2020)