” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

Evangile du dimanche après la Nativité; Matt 2, 13-23

Fuite en Egypte Cathédrale St Lazare d'Autun XIIIième

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Un évangile énigmatique –

L’évangile que nous venons d’entendre, et que nous écoutons chaque année, le dimanche qui suit Noël, est paradoxal. Mais nous y sommes habitués, comme à beaucoup d’autres textes, et nous ne posons pas tellement de questions. On comprend que Joseph le Juste, père adoptif du Messie, emmène l’enfant et sa mère en Égypte pour le protéger de la violence d’Hérode. Mais ceci ne nous dit pas les raisons profondes pour lesquelles, le Verbe incarné choisit de quitter sa terre natale ; ni pourquoi un ange de Dieu intervient précisément en faveur de Dieu. Le monde angélique est celui qui accompagne l’action de Dieu dans le monde et en assure l’exécution. Le saint Évangile et notre foi nous font connaître cette réalité.

Le Seigneur est le Maître de l’Histoire

Une première raison de cette fuite divine accompagnée par les anges est que le Seigneur est le maître de ce monde. En tant que tel, Il gère les évènements. Il a son plan, que nous ne connaissons pas si facilement. Il ne laisse pas ce plan être mis en échec par la folie des hommes. Notre Dieu a-t-Il peur de la mort et de la souffrance ? Se retire-t-Il pour abandonner son peuple ? Non ! Mais, s’Il était resté à Bethléem, l’enfant qu’Il est depuis sa conception humaine aurait été exterminé avec les autres du même âge. Or Dieu a pour l’humanité un projet atemporel de salut et d’évolution, qu’Il ne laisse pas mettre en échec. Si le Dieu Homme avait été tué dès son arrivée parmi les hommes, il n’y aurait rien eu de ce qui a changé le monde. Le Verbe fait chair n’aurait pas prêché l’évangile du Royaume ; Il ne serait pas monté volontairement sur la Croix ; Il ne serait pas passé au travers de la mort pour ouvrir la porte de la Vie ; Il n’aurait pas été glorifié à la droite du Père ; Il n’aurait pas envoyé l’Esprit de ce même Père sur les croyants : il n’y aurait eu ni Église, ni sacrements, et nous ne serions pas là ce matin à célébrer ensemble avec Lui !

Moïse, précurseur du Christ

Une deuxième raison nous intéresse. Le Fils de Dieu se retire de la Judée pour se rendre en Égypte. Nous savons que ce pays est celui où vécut le grand Moïse, ce précurseur du Christ, celui à qui ce même Verbe parla dans le buisson ardent. Le Verbe se rend au pays de son grand prophète. Comme l’a écrit saint Grégoire de Nysse dans La Vie de Moïse, celui-ci est en quelque sorte le prototype du Dieu Homme. De plus, il est celui auquel le même Verbe, avant de se faire homme, donna sur la montagne les tables de la Loi. Le Verbe, quand Il se rend en Égypte, indique qu’Il respecte la loi qu’Il a donnée à son prophète : Il vient dans le monde, non pour abolir la Loi, mais pour l’accomplir. Lui, le Donateur de la Torah, Lui, la Torah en Personne, accomplit un pèlerinage aux sources de son propre enseignement. Il en assure la cohérence.

Le sacrifice volontaire

Enfin, nous voyons le Dieu Homme fuir la souffrance et la mort pour mieux les choisir, au moment fixé par lui. Extraordinaire est cette gestion divine de l’Histoire… Dieu est vraiment Seigneur, et Il nous apparaît tel ! Il se retire pour mieux s’offrir et se donner. Il fuit la souffrance et la mort pour mieux sacrifier sa vie par amour. Dieu le Verbe ne subit rien ; Il ne vit pas l’histoire de son peuple, de l’humanité en général et de sa propre individualité humaine, de façon passive. Pensons à ces nombreux passages du saint Évangile, où Il échappe à ceux qui veulent le prendre. Dieu choisit l’heure et le jour de sa propre manifestation. Autrement, Il dit : « mon heure n’est pas encore venue ! » (Jean 2, 4). Pensons à la Semaine sainte de notre liturgie et sachons bien qu’on n’impose rien à Dieu. Dieu est liberté parce qu’Il est amour. Et Il dit : « on ne me prend pas ma vie ; c’est Moi qui la donne » (Jean 10, 18). Le sacrifice d’amour du Seigneur est volontaire. Il a échappé aux soldats d’Hérode pour se livrer lui-même à ceux de Pilate. Ainsi, dans cette fuite en Égypte, est inscrite comme en germe la Passion voulue du Créateur. Ce qui semble une faiblesse humaine bien compréhensible annonce la force incompréhensible et la victoire de l’amour de Dieu pour tous.

(a.p. Marc-Antoine)
> chapiteau de la cathédrale d’Autun – fuite en Egypte – XIIIème
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